Avant-propos

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5Avant-propos
La région au passé riche et mouvementé que les Hongrois appellent Erdély, les Allemands Siebenbürgen et les Roumains Ardeal ou Transilvania s’étend au nord-ouest de l’arc des Carpates orientales et fait partie aujourd’hui de la République de Roumanie. Dans son acception actuelle ce terme comprend en fait, outre la Transylvanie historique telle qu’elle était officiellement définie depuis le Moyen Age jusqu’en 1918, aussi des territoires d’une étendue presque aussi grande, qui longent la Grande Plaine hongroise. Depuis de longs siècles on voit cohabiter sur ces territoires des Roumains, des Hongrois, des Saxons et d’autres ethnies moins nombreuses et, de ce fait, la Transylvanie tient une place spéciale dans l’Europe du point de vue à la fois linguistique, confessionnel et culturel. Elle a appartenu, au cours de son histoire, à différentes formations politiques: partiellement occupée par le royaume des Daces, elle sera province de l’Empire romain, puis un carrefour des peuples nomades en migration; ensuite elle deviendra, successivement, partie intégrante de la Hongrie médiévale, Principauté dépendant tantôt des Turcs, tantôt des Habsbourg, partie de la Hongrie en 1848-49, celle de la Monarchie austro-hongroise à partir de 1867, enfin celle de la Roumanie depuis 1918, mise à part la période de 1940-1944 où elle se voit partagée entre la Hongrie et la Roumanie.
C’est en rapport avec ces faits que la Transylvanie est devenue, depuis bien longtemps, l’objet de controverses qui dépassent le domaine politique pour envahir même les recherches historiques – comme en témoigne l’écho à l’ouvrage en trois volumes qu’a publié Akadémiai Kiadó en 1986 par les soins de l’Institut de Recherches Historiques de l’Académie des Sciences.
Les auteurs de ce travail de synthèse s’étaient proposé d’écrire une histoire de la Transylvanie en récusant l’esprit des historiographies nationalistes. Ils voulaient observer essentiellement les critères de la rigueur scientifique, de manière à tenir compte de l’évolution caractéristique de chacune des trois ethnies dans les domaines social, politique et culturel.
L’ouvrage a suscité un écho vif, et l’on ne peut que s’en réjouir si les critiques professionnelles venant de l’intérieur du pays ou de l’étranger ne se contentaient pas de louer son ambition de frayer de nouveaux chemins ou ses matériaux souvent inédits, réunis au prix d’un immense travail, et sa recherche de l’objectivité, mais ont également montré ses faiblesses, ses inégalités et désigné les thèmes qui nécessitaient des investigations complémentaires. 6D’autant plus regrettable est le fait qu’en Roumanie une véritable campagne politique fut lancée par les tenants de la politique officielle et ses historiens contre l’ouvrage et ses auteurs qu’on accusait de nationalisme, de visées revanchardes et de la falsification de l’histoire. Cette réaction prouve que le traitement injuste des problèmes nationaux et minoritaires peut entraver non seulement la coopération des historiens et, partant, l’approche complexe des problèmes du passé commun, mais met en danger la coexistence même des peuples et des Etats, voire les contacts entre les individus.
L’accès à l’ouvrage en trois volumes étant réservé à ceux qui connaissent le hongrois, nous avons envisagé son édition abrégée en langues étrangères, et entre autres en français, afin de le faire parvenir au plus grand nombre de lecteurs s’intéressant à ce thème. Tâche à laquelle on n’a pu répondre qu’en extrayant de la grande synthèse un livre pratiquement nouveau dans lequel fut réuni l’essentiel des résultats sous une forme succincte et tenant compte des connaissances du public francophone relatives à cette région de l’Europe. Malheureusement tous les auteurs et directeurs du volume n’étaient plus là pour mener à bien cette tâche: László Makkai, András Mócsy et Zsolt Trócsányi étaient disparus entre-temps, leurs études furent reprises et condensées respectivement par Gábor Vékony et Ambrus Miskolczy, si bien que ces deux chapitres peuvent être considérés comme dus aussi aux efforts intellectuels de ces derniers. La tâche d’András Mócsy, directeur de la partie archéologique, fut assumée par István Bóna et celle de László Makkai par Gábor Barta. Les travaux de la version française étaient dirigés par Béla Köpeczi comme éditeur.
Les auteurs et les remanieurs se sont efforcés d’intégrer les résultats scientifiques les plus récents ainsi que de tenir compte des critiques formulées à l’égard des volumes précédents et d’en éliminer les défauts évidents. Ils ont arrêà 1944 le chapitre final qui offre un survol de l’histoire de cette région après 1918. Si l’on a opté pour cette solution, c’est que l’appréciation de la dernière période soulève d’âpres discussions cependant que nous ne disposons ni de données ni d’analyses suffisantes permettant une approche vraiment scientifique.
Tout comme dans la version en trois volumes, les auteurs exposent ici leurs vues et convictions personnelles, ce qui implique qu’ils ne sont pas toujours d’accord sur tous les points. La rédaction a tenté d’éliminer certaines contradictions, sans pour autant entraver la liberté des auteurs, et a fini par maintenir certaines différences de vues et par signaler les questions controversées.
Des discussions n’ont fait que renforcer les auteurs dans leur conviction qu’en écrivant l’histoire de la Transylvanie ils avaient à faire face aux problèmes fondamentaux de la responsabilité scientifique qu’ils devaient assumer devant l’opinion tant professionnelle que générale. Ils étaient tous d’accord pour affirmer qu’afin de connaître le passé, il faut se fonder sur les faits et les présenter, analyser et interpréter toujours en fonction du contexte et des conditions spéciales de l’époque examinée. Ils récusent les traditions du nationalisme romantique et toute tentative de justifier par le droit dit «historique» quelqu’idéologie ou conscience nationales que ce soit. Ils refusent toutes les simplifications ou réductions qui cherchent à expliquer le processus historique depuis les temps les plus reculés par un seul facteur: le fait ethnique. Le finalisme, qui projette dans le passé les conditions ethniques et politiques de la fin du XXe siècle leur semble tout aussi inacceptable. Tout en accordant une grande importance aux luttes d’indépendance et aux efforts en vue de la formation d’Etats nationaux, ils n’y voient pas un principe conducteur de toute l’histoire et sont persuadés que les conditions économiques et 7sociales, indépendantes des données ethniques, jouaient un rôle déterminant jusqu’à l’apparition des nations modernes, et elles ne perdaient pas leur importance même dans les périodes ultérieures. Enfin, ils soulignent comme une assertion fondamentale tirée des expériences historiques que l’intérêt de chacune des nations veut la coopération et que la condition absolue en est la reconnaissance et le respect réciproques de leurs droits collectifs et individuels, de leurs langues, de leurs cultures et de leur passé.
Pour faciliter la tâche du lecteur intéressé, l’ouvrage a été pourvu de quelques outils pratiques: bibliographie, tableau chronologique, cartes, illustrations, index des thèmes, des noms et des toponymes. Pour certains termes qui n’existent pas en français, nous avons utilisé les correspondants latins de l’époque afin d’éviter les malentendus. Les noms des personnes ont été maintenus sous leur forme originale, non traduite, sauf pour les souverains qui sont traduits conformément à l’usage français (mais la version hongroise est indiquée à la première apparition de ces noms). Pour les toponymes, nous avons employé dans le texte leurs variantes hongroises qui avaient été utilisées officiellement pendant la partie prépondérante de l’histoire transylvaine, soit jusqu’en 1918. Les versions roumaines ou allemandes, s’il en existe, sont données dans un Index afin de faciliter l’identification.
Béla Köpeczi

 

 

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