La Transylvanie du Nord

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La Transylvanie du Nord
En Transylvanie du Nord, l’économie était entièrement asservie à une exploitation de guerre. On s’efforçait de mettre à profit au maximum les ressources naturelles et les forêts et on a effectué même certains investissements industriels à cette fin. Le développement des transports posait des problèmes particulièrement graves et notamment l’établissement de la communication entre la Terre sicule et les autres parties de la Transylvanie.
642D’une manière générale, la population connut une dégradation de ses conditions de vie, mais les Roumains étaient, en outre, spécialement frappés par les discriminations nationales. Les hommes astreints au service militaire étaient pour la plupart appelés au service de travail obligatoire, ce qui avait pour conséquence, dans bien des familles, le manque de bras. Devant les difficultés économiques, le réseau de coopératives Plugarul restait peu opérant. Les écoles primaires publiques de langue roumaine subsistaient (au nombre de 1345) dans les régions à majorité roumaine, mais l’étude de la langue hongroise y était devenue obligatoire. Dans le secondaire, 14 sections ou écoles roumaines seulement continuaient à fonctionner. Pendant longtemps, un seul quotidien roumain fut autorisé à paraître, la Tribuna Ardealului à Kolozsvár et, même plus tard, on ne comptait que quatre périodiques de langue roumaine. Les Eglises roumaines, malgré les tracasseries auxquelles certains prêtres étaient exposés, redoublèrent d’activité culturelle.
Dans les conseils généraux des départements on n’a admis que très peu de Roumains; ils sont restés plus nombreux dans la direction des communes. Ils n’avaient pas de représentants au parlement de Budapest et seul l’évêque uniate luliu Hossu pouvait siéger dans la Chambre Haute. Dirigée par Emil Halieganu et Aurel Socol, la Communauté Nationale des Roumains, à laquelle les autorités refusaient la reconnaissance formelle, restait l’unique organisation politique considérée comme interlocuteur valable et par Budapest, et par Bucarest.
Dans un premier temps, il sembla que l’arbitrage de Vienne créât, dans le Nord, une situation favorable aux Hongrois. Or, on se rendit bientôt compte que les avantages ne concernaient qu’une couche plutôt mince. Les anciens propriétaires fonciers s’étaient élevés contre la réforme agraire, intentant 17 000 procès, pour la plupart contre des paysans roumains, ce qui eut pour résultat la restitution d’une partie de leurs terres à bon nombre d’entre eux. Les capitalistes hongrois, et même les détaillants et les artisans, pouvaient accéder à un certain nombre d’avantages: octroi de crédits, possibilité d’effectuer ça et là certains investissements. Le changement profitait aux intellectuels, leur permettant de remplir, après tant d’années de misère, une fonction publique ou d’obtenir un poste d’Etat. Mais la situation des paysans et des ouvriers restait à peu près inchangée (dans un premier temps, marqué par la reconversion de l’économie, beaucoup d’entre eux se retrouvèrent au chômage), celle des Sicules devenait particulièrement précaire, le gouvernement ne pouvant guère compenser le fait qu’ils étaient coupés d’une partie de leurs anciennes possibilités de trouver du travail (souvent saisonnier) et des marchés.
Pour les Hongrois, l’effet libérateur de l’arbitrage de Vienne se limitait essentiellement à la pratique directe de la langue et au développement de la culture. On vit réapparaître les écoles primaires publiques de langue hongroise, le réseau des écoles secondaires de langue hongroise se développa, Kolozsvár ouvrit à nouveau les portes de l’Université hongroise et, afin de stimuler les activités savantes, on fonda un Institut scientifique de Transylvanie. Dans le même temps, la vie intellectuelle et surtout artistique perdit de son éclat du fait qu’elle tendait à évincer les courants socialiste et démocrate bourgeois radical, ce qui mécontentait les meilleurs écrivains transylvains. Vers la fin de la guerre, les signes de ce mécontentement allaient se multiplier, car l’intelligentsia commençait à se rendre compte que la question nationaleétait indissociable du progrès social et que – en dépit d’avantages réels mais partiels – la division de la Transylvanie ne résolvait pas la question nationale. 643Il fallait asseoir sur de nouvelles bases la coexistence des peuples roumain et hongrois.
A partir de 1940, des employés et fonctionnaires venus de Hongrie «envahissent» la Transylvanie du Nord. Les Hongrois de Transylvanie déplorent leur éviction et s’offusquent de l’esprit chauvin qui caractérise cette couche; le chauvinisme est encore plus marqué au sein de l’autorité militaire qui administre la région pendant deux mois. Le conservatisme politique, la mentalité de «gentry», le népotisme et – attitude courante – l’esprit revanchard, les velléités d’enrichissement rapide suscitent une hargne générale. Dans une économie de guerre qui va se dégradant, l’attitude arrogante et hautaine des fonctionnaires et encore davantage des officiers apparaît d’autant plus intolérable et choquante.
L’administration militaire baillonne la presse de gauche, se hâte d’interdire la presque totalité des organisations politiques progressistes et ne tarde pas à pratiquer la chasse aux sorcières, surtout aux communistes, indépendamment de leur ethnie. Seule organisation prolétarienne légale, le parti social-démocrate, fortement surveillé, subit des brimades, tout comme les syndicats qui luttent, parfois avec succès, contre le licenciement des ouvriers roumains aussi.
Après l’arbitrage de Vienne, les députés transylvains envoyés à la Chambre des députés s’unissent aux membres cooptés de la Chambre Haute de Transylvanie pour fonder le Parti transylvain qui, tout en soutenant le parti au pouvoir, s’efforce de défendre les intérêts spécifiques de la région, sans grand succès du reste. Ce parti, par ses prises de position, marque toutefois la distance qui le sépare du pouvoir en place et se désolidarise de certaines manifestations inhumaines du fascisme dont l’une des plus criantes est la persécution des Juifs. Et cela tout en cherchant à affirmer une position plus progressiste concernant les problèmes sociaux. Cette attitude n’empêche pas les notables de partager, pour l’essentiel, les idées conservatrices et nationalistes des milieux au pouvoir. Ce qui alimente plus particulièrement leur nationalisme, c’est la conscience de ce que la question transylvaine est loin d’être réglée. Dans les dernières années de la guerre, non seulement la gauche hongroise, mais aussi une partie de la classe au pouvoir chercheront, auprès des Roumains, la possibilité d’actions communes face à l’Allemagne hitlérienne.
Peu nombreuse, la minorité allemande du Nord de la Transylvanie est englobée dans la Volksgruppe de Hongrie. Cette organisation jouait cependant de droits moins larges en Hongrie qu’en Roumanie, raison pour laquelle l’Eglise évangélique put garder ses écoles confessionnelles. En 1942, les gouvernements allemand et hongrois passent un accord permettant aux S. S. de recruter des membres parmi les Allemands de Hongrie. En principe l’enrôlement est volontaire, mais la Volksgruppe exerce une pression notoire sur les Transylvains de culture germanique.

 

 

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