3. La Transylvanie dans le Royaume de Hongrie de la haute époque (1003-1172)

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3. La Transylvanie dans le Royaume de Hongrie de la haute époque (1003-1172)
Le pays situé au-delà des montagnes de Bihar (Massif de Transylvanie) qu’en ancien hongrois on appelait forêt Igfon (Egyfan = Forêt sacrée) se nommait pour ceux qui vivaient dans la plaine arrosée par le Danube et la Tisza, pays «au-delà de la forêt» (dans la Geste primitive du XIe siècle, Erdeelw = erdő elü), tout comme les régions situées au-delà des Carpates (appelées Havas = 141Alpes) étaient dénommées Havaselve. Dans les sources de l’époque árpádienne d’avant 1190, la province est appelée Ultrasilvana (Ultra Silvas), nom qui reflète la latinité italo-romaine. Le terme de Transilvana qui, lui, relève de la latinité d’Allemagne, apparaît parallèlement au précédent, entre 1190 et 1260. Le nom de Transilvania, formé à partir de ce dernier, n’apparaît qu’après 1461. Le terme roumain pour la Transylvanie est jusqu’à ce jour, Ardeal, tiré du terme hongrois d’Erdély, vieux de mille ans; il fut utilisé pour la première fois en 1444, dans une charte roumaine (en langue slave).

140Carte 8. Les agglomérations de la Transylvanie et de l’Est de la Plaine entre 1003-1172
1 – le château du marchio/comes, 2 – siège du dux, 3 – curtis princier, 4 – évêché, 5 – abbaye, 6 – mine de sel exploitée aux XI-XIIe siècles, 7 – châteaux et forteresses frontalières du dernier tiers du XIe s. jusqu’ au milieu du XIIe s., 8 – noms de villages frontaliers: Besenyő (B), Kölpény (K), Talmács (T), 9 – églises et cimetières d’église hongrois aux X-XIIe siècles, 10 – villages cités dans des chartes jusqu’aux années 1170, 11 – propriété nobiliaire aux XI-XIIe s., 12 – les noms de lieux slaves Daróc et Ardó, 13 – les monnaies d’Etienne Ier, Pierre, Aba Sámuel et André Ier, 14 – les monnaies de Béla Ier, Salomon, Géza Ier et Ladislas Ier, 15 – les monnaies de Coloman, Etienne II, Béla II, 16 – les monnaies de Géza II, Etienne III, Béla II, 17 – trésor de monnaies de l’époque du roi Pierre, 18 – trésor de monnaies de l’ époque de Ladislas Ier, 19 – trésor de monnaies de l’époque de Béla II, 20 – trésor de monnaie de l’époque de Béla III, 21 – cimetières de gardes-frontières depuis Géza II, 22 – villages de gardes-frontières depuis Géza II, 23 – les comitats frontaliers aux XI-XIIe s. (Borsova y figure à titre de comparaison)
Comparé aux autres territoires de Hongrie, on n’a trouvé en Transylvanie, qu’un petit nombre de chartes datant de l’époque árpádienne. En 1241, ce furent les Mongols, en 1277, les Saxons de Vízakna qui détruisirent le chapitre de Gyulafehérvár avec ses archives et ses registres. Le même sort fut réservé, toujours pendant l’invasion des Mongols, aux archives de l’évêché de Csanád, à celles de l’évêché de Várad (exception faite d’un registre contenant des données du début du XIIIe siècle), et aussi aux archives de l’abbaye de Kolozsmonostor. En conséquence de cette dévastation générale, les données documentaires relatives à l’histoire de la Transylvanie de la haute époque se sont conservées en général dans les seules chartes de donation royale, provenant d’ailleurs d’une époque étonnamment tardive (Gyulafehérvár 1111, Csanád 1111/1163, Belső-Szolnok 1134/1166, Arad et Aradvár 1156/1177, Dobokavár 1164, Krasznavár 1093/1164, Tordavár 1075/1177, Kolozsvár, Küküllővár, Krassóvár, Temesvár 1177, Hunyadvár 1265/1276). Seules quatre chartes renvoient au XIe siècle. On a coutume d’interpréter ces mentions tardives comme «premières» attestations, en particulier pour ce qui est de l’organisation de l’Etat hongrois en Transylvanie et ce, sans tenir compte des chroniques et légendes beaucoup plus anciennes et en réinterprétant les résultats de l’archéologie. Pourtant, c’est pour ces mêmes raisons qu’on verra, avec un retard de plusieurs décennies, apparaître dans les chartes les Sicules, les Saxons ou les premiers Roumains, avec leurs nouveaux sites d’habitation, en Transylvanie. De l’autre côté, on a coutume de tracer l’histoire politique et l’évolution économique de cette époque en les déduisant du développement général de la Hongrie et à partir des chartes transylvaines tardives, méthode qui est loin d’être concluante. En Transylvanie, l’organisation territoriale (plus tard nobiliaire) des comitats – comitatus civitatis, mega –, les comtés des marches – marchiae, comitati confiniorum – et l’organisation des châteaux forts royaux – civitates, comitati castrorum – se sont confondus même si, par endroit, l’organisation territoriale était nettement ultérieure aux autres. L’existence du système des châteaux forts, par exemple, est presque toujours niée sous prétexte que les conditions et les données de l’organisation territoriale des comitats restent inconnus. Or, les vestiges des châteaux forts furent découverts et datés lors des fouilles archéologiques, souvent grâce à des monnaies, de même que leurs cimetières utilisés sans interruption depuis l’époque d’Etienne Ier ou de Pierre (Vieux-Tordavár, Vieux-Kolozsvár, Vieil-Hunyadvár, Vieil-Aradvár). Ceci étant, il est évident que, dans l’étude de l’histoire médiévale, de cette partie du pays, la toponymie et l’archéologie épaulées par la linguistique, jouent un rôle plus important que dans celle de n’importe quelle région du bassin des Carpates.
En bien des domaines l’archéologie n’a pas son mot à dire. En revanche, elle est absolument compétente lorsqu’il s’agit de savoir si un territoire était oui ou non habité à une époque donnée ultérieurement au néolithique. Elle peut en effet dire avec une exactitude suffisante si les habitations y ont été durables ou non; quelle était la composition de sa population (type de sa «culture»), à 142quelle entité politique il appartenait aux différentes époques historiques et à quel point sa société était différenciée. L’archéologie peut également révéler l’existence de châteaux forts, déterminer leur caractère, leur date de construction, de transformation ou de destruction. Grâce aux monnaies, servant d’oboles mortuaires, des rois de la dynastie árpádienne, rois qui se succédèrent à une cadence rapide et renouvelaient souvent leurs monnaies (chaque année ou un an sur deux), elle est à même de dater les cimetières des XIe et XIIe siècles avec une marge d’erreur de quelque dix ans. Le chercheur peut, en outre, retrouver à partir des chartes et des toponymes conservés le nom des villages détruits. En d’autres termes, elle offre des sources qu’on ne peut aujourd’hui laisser de côté. Dans le même temps, il est regrettable que les matériaux archéologiques de ce territoire aient été étudiés de façon aussi restrictive et que cela ne donne guère de repères à une histoire économique de cette époque, moins même que pour les siècles antérieurs des migrations.

 

 

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