Les débuts de l’établissement des gardes-frontières à l’Est

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Les débuts de l’établissement des gardes-frontières à l’Est
Aux XIe et XIIe siècles, la zone d’extension des agglomérations de gardes-frontières équestres mobiles (sagittarii) est en général délimitée vers l’extérieur par une ligne de châteaux forts frontaliers. A certains endroits cependant, il faut compter avec des postes avancés de gardes pétchénègues. A l’entrée du col de Vöröstorony se trouve, du côté transylvain, le village de Talmács (Tălmaciu et Kis-Talmács = Tălmacel). Le nom renvoie à une tribu pétchénègue Talmat/Talmać qui résidait à l’est du Dniepr, et dont les membres, à partir de la seconde moitié du Xe siècle (?), s’engagèrent, entre autres, dans la garde impériale de Byzance (Talmatzoi). Les débuts incertains de leur prise en solde par Byzance ne servent toutefois pas de preuves à leur apparition simultanée en Hongrie. Les toponymes Talmács en Hongrie, ainsi que les toponymes Kölpény qui sont des références à un nom de tribu pétchénègue et faciles à dater par la mention des Pétchénègues à Byzance (Kulpingoi), remontent à la seconde moitié du XIe siècle. Ces noms, ainsi que les noms de villages formés avec l’élément «besenyő» (pétchénègue) sont en majorité répartis sur le territoire intérieur de la Hongrie, ce qui correspond à l’immigration en plusieurs vagues de ce peuple au XIe siècle, confirmée par l’historiographie. Le fait qu’ils étaient établis tout en étant dispersés ne les empêchait pas d’exercer leur fonction de gardes-frontières et d’avant-garde qui est largement attestée par l’histoire hongroise de la haute époque et aussi par leurs sites qui, en Transylvanie, étaient des postes avancés. Le village de Talmács en Szeben, Mező-Kölpény (Culpin) en Marosszék, et les six villages «besenyő» situés entre le Maros et l’Olt, rentrent parfaitement dans le système de défense installé au XIe siècle. Le fait que le village pétchénègue près de Beszterce avait Heidendorf pour premier nom allemand prouve que ses habitants étaient païens et cela jusque dans le courant du XIIe siècle.
Du point de vue de l’histoire du peuplement du territoire, il faut insister sur l’importance particulière des églises en pierre et en bois, construites en style roman aux XIe et XIIe siècles, qui furent récemment découvertes au-dessous et autour des églises saxonnes des XIIe et XIIIe siècles, ainsi que sur celle des cimetières dont elles sont entourées, des églises de style roman précoce des villages de gardes-frontières hongrois et de leur cimetières utilisés jusqu’à l’époque de Géza II et Etienne II (1162-1172) (Szászsebes, Szászkézd, Medgyes, Szászfehéregyháza, Kelnek, Nádpatak, Szászorbó, Horomóddaróc). Ceux-ci prouvent que l’organisation de l’Eglise catholique s’était déjà fermement implantée dans les vallées du Sebes, du Nagy-Küküllő et du Homoród et avait également atteint l’Olt vers le Sud (Fogaras). Simultanément à l’établissement des Saxons, venus d’Allemagne, qui avait débuté au milieu du XIIe siècle, on opère le transfert de la population des villages de gardes-frontières hongrois du XIe siècle, sur le territoire aujourd’hui appelé Székelyföld (Terre 173sicule), en premier lieu dans le bassin de Háromszék. A certains endroits, le village cesse d’exister définitivement. C’est le cas d’un village du XIIe siècle ayant été daté par des monnaies, qui utilisait beaucoup de chaudrons en terre cuite, sur la rive sud du Nagy-Küküllő, non loin de Medgyes, dans le finage de l’ancien Paratély (Baráthely, Bratei), dont les habitants ont sans doute été déplacés vers l’est.
Deux grands cimetières mis au jour dans le finage de Zabola et de Petőfalva, sur le futur territoire de Orbaiszék, apportent une preuve concrète de l’apparition des gardes-frontières sicules au XIIe siècle. Les deux furent peut-être aménagés à proximité d’une église en bois – l’existence de telles constructions est, signalée en 1146 par Othon de Freising – à l’époque du règne de Géza II et, au témoignage des nombreuses oboles sépulturales, ils furent utilisés sans interruption jusqu’à l’époque d’Etienne III et de Béla III ou, à Petőfalva, jusqu’à l’invasion mongole. Le rite des sépultures et le costume des morts sont hongrois et caractéristiques de l’époque árpádienne. Leur richesse témoigne d’une situation sociale particulière des défunts. Les cheveux des femmes étaient ornés, avec une fréquence relativement grande pour l’époque, d’anneaux petits, moyens ou grands en électron ou en argent; aux mains, elles portaient des bagues décoratives et variées en argent. Le métier des hommes est attesté par des carquois plaqués de fer et des pointes de flèches en fer et en os; que leur foi chrétienne ne fût pas fortement implantée ressort des plats de viande de mouton, de bœuf et surtout de cheval qui font parfois partie du mobilier funéraire. Rien ne permet de les rapprocher de la population slave locale. Les habitants de Zabola et de Petőfalva appartenaient donc à la catégorie des hommes libres et aisés de Hongrie. Cela correspond bien à la situation juridique et économique des gardes-frontières nouvellement transférés. Des tombes pourvues de mobilier et orientées vers l’Est dans la région de Kézdiszék, de la fin du XIIe siècle, témoignent également de l’apparition de nouveaux colons (Alsócsernáton).
Parallèlement aux cimetières, on a découvert les habitats des nouvelles agglomérations. A Karatna, qui est aujourd’hui rattachée à Torja, dans le jardin du manoir Apor, on a découvert une cabane semi-enterrée, équipée d’un four rond en terre avec une base dans le sol, et non loin d’elle, à l’air libre, un four à cuisson creusé dans le sol. Le site peut être daté avec certitude sur la base de fragments de chaudron en terre cuite, de pointes de flèches particulières apparentées à celles de Zabola, ainsi que de fragments de poterie avec estampille du XIIe siècle. Les objets découverts sur le site de Karatna, les pointes de flèches du type de celles de Zabola et des éperons du XIIe siècle caractérisent aussi et permettent de dater la couche supérieure du site d’Alsócsernáton-manoir Domonkos, avec son four rond creusé dans la terre (chaudron en terre cuite, pointe de flèche, éperon); ce site se constitua au-dessus d’une couche à fours en pierre qui, comme l’indiquent les monnaies retrouvées, disparut en 1068, c’est le cas de Sepsiszentgyörgy-Bedeháza (chaudron en terre cuite, éperon) et d’Eprestető (chaudron, pointe de flèche, soc de bêche), d’Angyalos (pointe de flèche) de Réty (chaudron en terre cuite, éperon) qui se trouvent en Háromszék. Dès la fin du XIIe siècle, on voit apparaître, dans la région du futur Csíkszék, des structures d’habitation de gardes-frontières: à Gyergyószentmiklós-château des Lázár (chaudrons en terre cuite), et surtout sur le territoire de Csíkszentkirály où le fondement de la cabane semi-enterrée dans le sol, pourvue aux quatre coins de pieux soutenant le toit, est daté par des vases, des chaudrons en terre cuite et des monnaies d’Isaac Angelos II (1188-1195). Autrement dit, les récentes fouilles et les 174objets qu’elles ont permis de mettre au jour attestent le transfert à l’Est, au XIIe siècle, des gardes-frontières hongrois; en revanche, elles n’ont pas confirmé les hypothèses plus anciennes qui avaient attribué les sites énumérés – surtout sur la base de pointes de flèches mal datées – aux Hongrois vivant aux Xe et XIe siècles ou, surtout, à des Pétchénègues.

 

 

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