L’âge du cuivre

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L’âge du cuivre
Ainsi, pour un temps assez bref, au tournant du néolithique moyen et du néolithique supérieur, la plus grande partie de la Transylvanie est habitée par une population homogène; seule les hauts plateaux de la Transylvanie du Sud sont occupés par le peuple de la civilisation de Boïan. Formées des groupes à la céramique peinte, les communautés de la civilisation de Petreşti occuperont pendant très longtemps la Transylvanie du Sud, mais aussi une partie du Centre. La possession des mines de métal leur permet de nouer des contacts avec les habitants de territoires très éloignés (Munténie et Dobroudja), et probablement aussi avec la population de contrées situées encore plus au sud. Leurs poteries sont tellement cuites qu’elles sonnent comme des métaux lorsqu’on les frappe; elles sont ornées de méandres et de spirales peints en noir, rouge et brun. Leurs plats, vases à épaules et supports cylindriques de pots témoignent, sur le plan technologique, de la connaissance de certaines opérations de fonderie, ce que confirme le legs d’objets de cuivre. Leurs bijoux en or (et les imitations), parvenus aussi dans le Sud jusqu’en Bulgarie et en Grèce, et dans le Nord jusqu’au bassin de Kassa, témoignent de l’exploitation ininterrompue des gisements d’or.
Les progrès de la civilisation de Petreşti se poursuivirent jusqu’à la fin de l’âge du cuivre, mais sur le seul territoire occupé antérieurement par le peuple de Vinča–Tordos. Les territoires des groupes de la céramique peinte de la région du Szamos furent envahis par des cavaliers protoeuropoïdes éleveurs de bovins et de chevaux, qui venaient de la steppe du Pont via les Carpates de l’Est. Ils possédèrent bientôt tous les établissements du peuple de la céramique peinte. Contrairement aux coutumes de l’époque néolithique, ils enterraient leurs morts dans des cimetières situés loin de leurs habitations, ce dont témoigne, entre autres, le cimetière mis au jour à Marosdécse. Ils couchaient les défunts sur le dos, les jambes légèrement relevées; on trouve près d’eux de longs couteaux de pierre du Pont, des massues de pierre à tête noueuse et des bols rudimentaires. L’influence de l’Orient est attestée par la présence de l’ocre ensevelie auprès des corps.
A la même époque, le peuple de la civilisation de Boïan dut céder son territoire (Transylvanie du Sud-Est) à celui de la civilisation de Cucuteni–Tripolje 16(Cucuteni–Erősd). Ces migrations entraînèrent, dans la partie orientale du bassin carpatique, le renouvellement continuel de la population et, par suite du brassage des populations, la continuelle transformation de la culture matérielle et des conditions de vie.
Né de cette fusion ethnique, le peuple de la civilisation de Tiszapolgár s’établit dans la région de la Tisza, dans le Nord de la Transylvanie, et dans le Banat. Certains groupes s’aventurent cependant jusqu’au Sud transylvain, tandis que d’autres, partis du Banat, remontent le cours moyen du Maros. Les habitations de huttes rudimentaires de ce peuple de cultivateurs et d’éleveurs de bovins et de chevaux d’une part, aussi bien que les villages des hommes de Cucuteni–Tripolje, de l’autre, entouraient celles de la civilisation de Petreşti, dont le peuple continuait, malgré tous ces avatars, à vivre sa vie paisible, vraisemblablement du fait que les populations environnantes avaient besoin de la compétence de ces métallurgistes.
C’est grâce à ses nouveaux voisins, aux hommes de Petreşti, que le peuple de Cucuteni–Tripolje fit l’apprentissage de l’art de la peinture de poteries. Leurs pots ornés de deux ou de trois couleurs différentes (noire, blanche et rouge) appliquées sur ces objets avant même la cuisson sont particulièrement abondants dans les couches situées à plus de quatre mètres de profondeur qui ont été mises au jour dans le site d’Erősd-Tyiszkhegy. Celle-ci comprenait essentiellement des maisons à structure de poteaux et de clayonnages recouverts d’une boue épaisse et abritant des foyers d’argile à rebords. Les habitants vivaient, pour une part, déjà de la culture, plus particulièrement de celle du froment planté en lignes. Malgré l’élevage très répandu des bovins, la plus grande partie de la viande provenait de la chasse. La plupart de leurs instruments (des haches et des ramures de cerfs transformées en houes) étaient fabriqués de pierres et d’os; seules les alènes et les parures étaient en cuivre. Leurs minuscules statuettes d’argile et leurs sceaux d’argile, qui servaient à la peinture du corps, nous renseignent sur leurs rites et leur organisation par lignages.
Le peuple de Cucuteni–Tripolje parvint, au nord, jusqu’au cours supérieur du Maros, où il s’établit dans le voisinage de celui de la civilisation de Tiszapolgár. Le territoire de ce dernier fut plus tard envahi par les hommes de la civilisation de Bodrogkeresztúr, qui s’installèrent parfois dans les villages mêmes des occupés. Comme les conditions de la culture céréalière et de l’élevage intensifs étaient beaucoup plus favorables dans le Banat et la Grande Plaine hongroise, leur établissement partiel en Transylvanie ne saurait s’expliquer autrement que par leur intérêt pour les gisements de métaux. Fait caractéristique à cet égard: à mesure qu’on s’approche (à partir de la Transylvanie) du centre de l’aire de la civilisation de Bodrogkeresztúr, on constate une multiplication des objets de cuivre. Les mines de cuivre permettent la fabrication de marteaux d’arme, de cognées, de pics à tranchants opposés qui se répandent sur toute l’étendue de la Grande Plaine. Les cimetières de la région de la Tisza recèlent en outre un grand nombre de bijoux en or. Ces objets en or sont extrêmement rares en Transylvanie même: la seule pièce que nous connaissions provient d’un site de la civilisation de Bodrogkeresztúr près de Marosvásárhely.
Par ailleurs, les traces transylvaines de cette civilisation ne diffèrent guère de celles de la Grande Plaine. Dans leurs sépultures, les corps couchés sur le côté, les jambes relevées, sont entourés de vases à deux anses (dits des «pots à lait»), de récipients en forme de pots de fleurs et de bols. Leurs villages se composaient de maisons bâties à même le sol; un de leurs groupes, installé au 17milieu du peuple de Cucuteni–Tripolje, érigea même de petites maisons d’argile à plancher sur poutres.
Avec l’arrivée du peuple de la civilisation de Bodrogkeresztúr dans le bassin de Háromszék, la Transylvanie connaît le début d’un processus d’intégration tout particulier. Les vestiges qui proviennent des confins de l’Est du Mezőség témoignent de la fusion des peuples des civilisations de Bodrogkeresztúr, de Petreşti et de Cucuteni–Tripolje, tandis que, dans la région du cours moyen du Maros, les hommes de Bodrogkeresztúr se mêlent à ceux de Petreşti. Ce processus finit par aboutir à la formation d’une civilisation matérielle qui constituera l’héritage commun des peuples de l’Olténie et de la Transylvanie du Sud-Ouest.
Quelques groupes humains issus de ce brassage de populations vont s’établir dans la Grande Plaine hongroise; d’autres – sans doute en suivant le cours du Szamos – arrivent en Subcarpatie et en Slovaquie de l’Est.
Les hommes de Băile Herculane–Cheile Turzii (Herkulesfürdő–Tordai hasadék) s’installent souvent dans des grottes. Or ce n’est guère de leur propre gré que ce peuple de cultivateurs, d’éléveurs, de mineurs et de marchands vient s’abriter dans des cavernes mornes et peu confortables, éloignées de tous et de tout. C’est qu’à cette époque, les troupeaux de pasteurs venus des steppes de l’Est paissent déjà dans les plaines de Valachie et de Moldavie. Pénétrant par les Carpates, ces guerriers détruisent les communautés locales qui s’enfuient dans les montagnes, dans les cavernes ou dans des régions lointaines. Ceux qui restent doivent essayer, dans une certaine mesure, de cohabiter avec la première vague des nouveaux venus, jusqu’à ce que l’afflux incessant de ces pasteurs ne les chasse finalement même des montagnes.
Ces transformations marquent, une fois de plus, l’arrivée d’une nouvelle période dans l’histoire de la Transylvanie, mais aussi dans celle de toute l’Europe centrale et orientale. Sur le Bas-Danube, les hommes de l’Est fusionnent avec les populations locales, à qui se mêlent encore des groupes venus des Balkans du Sud, peut-être d’Anatolie. Le peuple ainsi formé, celui de la civilisation de Cernavoda III, pénètre lui aussi dans la région du Maros. Leur cheptel comprend essentiellement des moutons, des chèvres, des porcs, des chevaux et des bovins. Parmi les os de bovins retrouvés, ceux de vieux mâles sont majoritaires, ce qui témoigne du nombre très élevé des bœufs, et, par conséquent, de l’emploi de charrues (araires ou charrues fabriqués de ramures).
Après ce démarrage difficile, l’essor trouve cependant vite son terme. Vers 2000 une nouvelle vague de migrations aboutit au renouvellement de la population transylvaine: des groupes pastoraux quittent la Macédoine et la chaîne des Balkans pour venir s’établir dans la région des Carpates du Sud-Est. C’est le peuple de la civilisation de Coţofeni-Kolozskorpád. Ils s’installent un peu partout, depuis les plateaux jusqu’aux pâturages longeant les cours d’eau, voire dans les cavernes des montagnes. Ils sont les premiers, en Transylvanie, à pratiquer l’incinération des morts; toutefois, on trouve encore des squelettes dans les sépultures de la première période. Ceux-ci sont parsemés d’ocre rouge, ce qui tient ou bien à des coutumes empruntées à leurs voisins orientaux, ou bien à la survivance de traditions conservées par un peuple originaire d’Europe orientale. Leurs agglomérations, situées les unes près des autres, et les abords de celles-ci sont très caractéristiques du mode de vie de ce peuple pastoral semi-nomade.
Quoique ce peuple soit originaire d’un environnement naturel presque parfaitement identique à celui de la civilisation de Cernavoda III, ses poteries 18sont néanmoins toutes différentes. Leurs vases à anses à puiser très cambrées et à bec tordu, leurs bols pansus, leurs urnes et leurs ascos ne sont couverts, durant la première période, que de courtes lignes creusées ou de rayures (les mêmes motifs de décoration et quelques pots de forme analogue sont également utilisés par le peuple de Cernavoda III), qui seront plus tard agrémentées d’ornements en forme de lentilles. Notons également l’apparition de lignes piquées servant à fixer le remplissage de chaux, surtout en territoire transylvain.
L’époque de la civilisation de Coţofeni II–Kolozskorpád voit l’intrusion en Transylvanie du Sud de tribus pastorales originaires de régions situées au-delà des Carpates. Partis du bassin de Háromszék et de l’emplacement de l’actuelle ville de Brassó, les hommes de Folteşti III–Zăbala avancent jusqu’à la région du cours moyen du Maros. Leurs établissements ne nous sont guère connus. Ils inhumaient leurs morts les jambes relevées et couchés sur le côté, tantôt dans de simples fosses, tantôt dans des caisses de pierre recouvertes de tertres. Comme leur legs archéologique se mêle parfois à celui des hommes de Coţofeni, l’éventualité de la fusion, ici et là, de ces deux peuples n’est pas exclue.

 

 

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