Anarchie et consolidation

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Anarchie et consolidation
Cette progression de la propriété féodale privée était une conséquence des événements politiques de la seconde moitié du XIIIe siècle. Voulant contenter son fils Etienne, au tempérament ambitieux, le roi Béla IV partagea avec lui son pays, comme son père l’avait fait autrefois à son profit. La partie orientale, dont la Transylvanie, fut cédée à Etienne qui, portant le titre de «roi cadet», s’attribua également celui de a prince de Transylvanie», organisa sa propre cour et mena une politique étrangère indépendante. Il contribua considérablement au rétablissement de la Transylvanie qui se trouvait dans un état fort critique après l’invasion des Mongols, organisa sa défense et gratifia de généreuses donations de fiefs les nobles qui rejoignirent son parti. Mais la rivalité qui opposa bientôt père et fils provoqua de lourds conflits intérieurs dans le pays. Les armées de Béla bloquèrent Etienne dans le château de Feketehalom, en Barcaság, mais celui-ci réussit à en sortir, en profitant du revirement de camp d’une partie des assaillants. Il dispersa les armées de son père, puis les poursuivit jusqu’à Pest où il remporta, au printemps 1265, une victoire décisive et contraignit son père à reconnaître son droit sur la partie orientale du pays. Cette réconciliation qui se prolongea jusqu’à la mort de Béla, survenue en 1270, ne pouvait être sincère puisque les deux antagonistes continuèrent à renforcer leur parti en y attirant les fidèles de l’autre, ce qui ne pouvait se faire autrement que par l’attribution de fiefs à une aristocratie déjà fort puissante.
Quand Etienne V mourut subitement, après deux ans de règne, certaines familles aristocratiques, profitant du jeune âge de son fils Ladislas IV, s’emparèrent de régions entières qu’ils gouvernèrent en véritables oligarques, en s’appuyant sur leurs gens armés recrutés parmi leurs vassaux et en traitant en simples fiefs les territoires dont il n’étaient, à titre de comes, que les administrateurs. Le premier à refuser l’obéissance fut le voïvode roumain Litvoj, placé à la tête du banal de Szörény que les chevaliers de Saint Jean avaient quitté en 1260, mais il périt lors de la campagne qu’on mena contre lui en 1272; son frère et successeur Bărbat retourna, du moins provisoirement, à la fidélité au roi et lui paya les arrérages d’impôt. Mais, dans les années qui suivirent, le banal de Szörény et, à plus forte raison, l’ancienne Coumanie échappèrent définitivement au contrôle du roi, envers qui les voïvodes roumains n’honorèrent plus leurs liens de vassalité, comme c’était le cas dans toute la Hongrie, tombée en morceaux et partagée entre les grands dignitaires du pays qui abusaient de leur pouvoir. Démuni face à cette situation, le roi Ladislas IV tomba, en 1290, victime d’un assassinat.
Son successeur, André III, trouva dans le pays une situation chaotique ainsi qu’une insécurité générale, et son bref règne, lui aussi menacé par des prétendants au trône soutenus par les puissances étrangères, ne lui permit pas de rétablir l’ordre. Peu après son avènement, il effectua un voyage en Transylvanie afin de faire cesser, par sa présence personnelle, l’anarchie qui avait gagné cette région. L’affaiblissement du pouvoir central laissa libre cours aux abus, 201ce à quoi ne put remédier même la venue du roi en personne; après son départ, en effet, le voïvode Lóránd, membre du clan Borsa, qui exerçait, avec ses frères, un pouvoir illimité sur une partie considérable de l’Est de la Hongrie, lança, en 1294, une attaque armée contre l’évêque de Várad, et résista même aux troupes royales envoyées pour le soumettre. Celles-ci réussirent, après des combats acharnés, à le vaincre, mais son successeur, László Kán, nommé à sa place en 1297, ne se montra pas meilleur que lui. Il fit main basse sur les revenus du roi alors occupé à calmer les révoltes qui éclataient de tous côtés; il rattacha à son voïvodat et à son titre de comes de Szolnok, celui de comes des Sicules et des Saxons, transformant ainsi la Transylvanie en un fief personnel. Entre 1307 et 1309, il ne laissa pas occuper le siège épiscopal devenu vacant avant que le chapitre n’ait élu son propre candidat. Il plaça ses fidèles aux postes de commandants des châteaux et, si quelqu’un refusait d’entrer à son service, il lui confisquait ses terres.
On assista, dans les autres régions du pays, à une évolution analogue, si bien qu’en 1301, à l’époque de la mort d’André III, la Hongrie était entre les mains d’une douzaine de grands féodaux qui avaient installé, sur leurs territoires respectifs, leur pouvoir indépendant. Le pays risquait de devenir un Etat mosaïque féodal. Les luttes pour la succession au trône, qui se prolongèrent pendant des années, favorisèrent également le pouvoir oligarchique. Avec la mort d’André III, s’éteignit la dynastie des Árpád, et une lutte archarnée opposa les prétendants, tous consanguins en ligne féminine. Le pape soutenait Charles-Robert, un descendant des Anjou français de Sicile, mais celui-ci ne réussit pas, dans un premier temps, à gagner la sympathie de l’ensemble des membres de la classe au pouvoir. La majorité de celle-ci opta d’abord pour le prince tchèque Wenceslas puis, après l’abdication de ce dernier, pour le duc de Bavière, Othon. Le voïvode László Kán invita celui-ci à se rendre en Transylvanie en lui promettant, paraît-il, la main de sa fille, mais il l’y fit prisonnier et le renvoya en Bavière. Après cela, en 1308, il reconnut la dignité royale à Charles-Robert mais continua à garder chez lui la couronne royale.
Le pays refusa de considérer Charles comme roi légitime tant qu’il fut pas sacré avec la couronne de Saint Etienne. Or, la couronne était entre les mains de László Kán qui se garda même de paraître à l’assemblée d’élection du roi, et préféra se retirer dans les montagnes et attendre. L’envoyé du pape, le cardinal Gentile, tenta de négocier avec lui mais sans succès. Il l’excommunia alors sous prétexte qu’il avait marié sa fille au roi orthodoxe de Serbie, Uros II. La lourde sanction ne manqua pas de faire son effet: l’année suivante, le voïvode rendit les insignes de royauté et promit de restituer au roi ses biens et droits usurpés. Charles-Robert fit, dès 1310, sa première visite en Transylvanie, mais allait poursuivre, pendant une dizaine d’années encore, de sanglantes guerres contre l’oligarchie qui refusait d’accepter tout amoindrissement de son pouvoir. Durant ces années, le voïvode László continua à régner sur la Transylvanie et empêcha les troupes du roi d’occuper leurs postes dans les châteaux; il réussit même à empêcher son successeur, Miklós Pok, nommé en 1315, d’exercer effectivement ses fonctions. Ce ne fut qu’après la mort de László Kán que l’armée du roi put, après la bataille de Déva, en 1316, arracher la Transylvanie à ses fils. Le nouveau voïvode, Dózsa Debreceni, lutta, en 1318, contre Mojs, fils de Mojs, qui avait fait alliance avec les Borsa rebelles. Et même Tamás Szécsényi, du clan Kácsik, qui lui succéda en 1320, eut fort à faire pour briser définitivement la résistance des fils de László Kán en les chassant de leur dernier refuge, le château de Csicsó.
D’une main sûre, le voïvode Tamás rétablit l’ordre dans une Transylvanie 202toujours en agitation. Il rappela à la discipline les fidèles du voïvode László, ainsi qu’un certain nombre de petits féodaux qui opéraient pour leur propre compte. Il se retourna ensuite contre les Saxons. Ceux-ci, en effet, avaient à nouveau saccagé, en 1308, Gyulafehérvár pour prendre vengeance sur son évêque avec qui ils s’étaient engagés dans d’interminables querelles puis, comme après la mort du voïvode László le titre de comes des Saxons resta rattaché au titre de voïvode, ils se soulevèrent, sous la conduite de Henning, geréb de Péterfalva, contre le nouveau voïvode. Ce ne fut qu’en faisant venir des troupes coumanes de la Plaine hongroise qu’on réussit à les soumettre, en 1324. Tout docile qu’il se montrât envers le roi, Tamás Szécsényi était cependant non moins jaloux de son pouvoir en Transylvanie que ne l’avait autrefois été le voïvode László. L’évêque de Transylvanie, par exemple, à en croire ses récriminations, fit bien souvent l’expérience de la violence et de l’avarice avec lesquelles Szécsényi tentait de s’accaparer des fiefs, au dépens des biens ecclésiastiques, pour lui-même et pour ses fidèles.
En Transylvanie, la victoire de Charles-Robert constitua un coup grave pour les aristocrates qui avaient opté pour la résistance. Nombre de grandes familles qui vivaient là depuis la conquête du pays ou étaient venues s’établir plus tard, y perdirent leurs fiefs pour cause d’infidélité et, même si le souverain pardonna par la suite à la plupart d’entre elles (tels les clans Zsombor et Borsa, ou la famille Wass), les dignités revenaient désormais aux fidèles éprouvés. Tamás Szécsényi occupa le poste de voïvode jusqu’à la mort de Charles-Robert (1342) et retint pour lui-même, en récompense de ses services, une partie considérable des biens confisquées aux rebelles. En 1319, il fut ainsi gratifié de l’immense domaine de Sáromberek, situé entre Beszterce et le Maros, puis en 1324, des domaines relevant du château de Siklós, dans le comitat de Szeben. Tout comme le voïvode László, il épousa une princesse Piast (Anne d’Auschwitz). Ayant toujours en vue les intérêts de sa famille, il fit également venir ses neveux en Transylvanie; l’un d’eux, Simon, ancêtre de la famille Kentelki Radó, obtint, grâce à son intervention, le domaine de Nagysajó et porta le titre, fort avantageux, de comes des Sicules. Un autre, Péter Cseh, fort du prestige de son oncle, put épouser l’héritière de la richissime famille de gerébs saxons Talmácsi pourvue de domaines étendus, et fonda ainsi la famille Vingárti Geréb, dont deux membres seront, au XVe siècle, élevés aux deux plus hautes dignités de la Transylvanie, celle de voïvode et celle d’évêque. En fait, les membres du clan Kácsik qui s’étaient transplantés en Transylvanie se marièrent, en d’autres cas également, avec les filles de familles saxonnes. Ce fut par l’intermédiaire de la famille de gerébs Radnai qu’un descendant du comes sicule Simon devint propriétaire du domaine de Kentelke dont sa famille devait tirer son nom. Quant à János, fils de Péter Cseh, il prit pour femme, à l’instar de son père, une Saxonne, à savoir la fille du très fortuné geréb Mihály Kelneki, qui maria six de ses sept filles à de grands seigneurs hongrois. N’ayant qu’un modeste fief dans le comitat de Hunyad, la famille noble Barcsay put elle aussi jeter les bases de sa fortune grâce à l’héritage d’une partie des biens de la famille de gerébs Alvinci, éteinte en ligne masculine. Certes, d’importants fiefs familiaux purent également se constituer en sens inverse, tel pour la famille de gerébs saxons Brassói qui entra, par voie de mariage, en possession des biens d’une branche éteinte du clan Zsombor.

 

 

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