Maîtres et serfs roumains en deçà et au-delà des Carpates

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Maîtres et serfs roumains en deçà et au-delà des Carpates
Abandonnée par les Coumans, la Coumanie, qui s’étendait au sud et à l’est des Carpates, fut confiée par le roi – nous l’avons vu – aux voïvodes des Roumains, qui assumaient des fonctions analogues à celles du voïvode de Transylvanie. Mais, en permanence attaquée par des Mongols, cette administration ne put se stabiliser, excepté sur une bande de territoire de la Valachie, au pied des montagnes frontalières de la Transylvanie, où quelques voïvodes réussirent à affermir leur pouvoir, alors que la Moldavie était, au début du XIVe siècle, un espace peu habité et dépourvu d’autorité politique. Profitant, au début du XIVe siècle, de la situation chaotique en Hongrie, les voïvodes de Valachie s’efforcèrent, à l’instar des oligarques hongrois, d’établir un pouvoir indépendant. En 1330, Charles-Robert ne parvint pas à mettre Basaraba, voïvode de la Valachie (Terra Transalpina – désormais ainsi nommée en 211remplacement de «Coumanie», terme tombé dans l’oubli) au pas, et faillit même laisser sa vie dans cette campagne qui tourna court. Désormais les rois de Hongrie devaient se contenter d’un serment de fidélité des voïvodes, eux-mêmes devenus souverains indépendants et, à ce titre, pourvus d’une marge d’action élargie. De même, le voïvode de Moldavie, Bogdan, dont le pays fut, en 1352, «nettoyé» par le comes des Sicules Endre Lackfi, des troupes mongoles, se souleva contre le roi dès 1359 et réussit à substituer à la dépendance réelle un statut de vassalité formelle.
L’insécurité qui régnait au-delà des Carpates en raison du danger mongol provoqua de véritables flots d’immigration vers la Transylvanie.
Si l’on en croit les témoignages des diplômes du XIVe siècle, le réseau d’agglomérations évoluait d’une manière fort mouvementée dans la Hongrie orientale. Dans les régions où les sources n’avaient auparavant rien signalé ou avaient même souligné leur caractère désert, surgirent, à cette époque, nombre de villages, qui disparurent d’ailleurs bientôt et furent remplacés par d’autres, situés à leur proximité. Ce phénomène était sans doute dû aux déplacements de populations consécutifs à l’arrivée massive des Roumains. En 1292 – on l’a vu – le seigneur de Illve, dans le comitat de Hunyad, obtint l’autorisation royale d’établir des Roumains; en 1350, ses descendants partagent ses biens peuplés de Roumains (possessiones olachales) mais ne portant pas encore de nom; en 1468, ces domaines comprennent déjà 50 villages roumains nommément cités. Venue en 1359 de Valachie, la famille Rékási reçut en fief, en 1365, le district Ikus, dans le comitat de Hunyad, territoire sur lequel se trouvaient alors cinq villages; en 1401, on y signale 13 communes dont une seule correspond à l’un des cinq villages initiaux; en 1510, le district comprend 36 villages, mais deux seulement d’entre eux figuraient parmi les 13 précédents, dont 11 ont donc disparu pour céder la place à 34 nouveaux. Les Roumains avaient généralement besoin de davantage de temps pour se fixer définitivement; ce processus se prolongea jusqu’à la fin du Moyen-Age, comme en témoignent de nombreux cas, analogues à celui-ci, de changements de nom ou de site des villages.
Jusqu’au milieu du XIVe siècle, les Roumains immigrants peuplèrent les montagnes encore inhabitées ou leurs environs immédiats. Ce ne fut qu’après cette date que les blocs unis de populations hongroises et allemandes vivant au centre du bassin transylvain furent peu à peu parsemés d’enclaves roumaines. Une partie des Roumains, qui transhumaient vers le Mezőség, y demeura et s’établit aux abords des villages hongrois ou saxons. Ce fut ainsi qu’apparut un grand nombre de villages redoublés, portant des noms composés de deux parties, l’une nommée «Magyar-» ou «Szász-», l’autre «Oláh-». La direction de ces dernières était confiée à des kenéz qui y avaient en général guidé leurs compatriotes et jouissaient d’un statut de maire de village tout en restant serfs du seigneur hongrois, saxon ou roumain.
La différenciation sociale, qui amena la naissance d’une classe servile et d’une noblesse, s’accomplit également au sein de la population roumaine de Hongrie, et notamment en Transylvanie, mais d’une façon différente, à bien des égards, de celle des Hongrois, Sicules ou Saxons.
Les voïvodes et les kenéz roumains, qui jouissaient d’un statut social et juridique analogue à celui dés gerébs saxons, parvenaient à la condition noble par les mêmes étapes que ceux-ci, mais les conséquences de cette différenciation étaient tout autres pour l’ensemble des Roumains.
Aux voïvodes et kenéz, les rois donnèrent comme fief, en récompense de leurs exploits militaires, les villages roumains fondés par eux et confiés à leur 212administration, tout en maintenant leur obligation de fournir le service armé ainsi que des prestations matérielles. Le statut des kenéz possesseurs de fiefs fut réglementé en 1366 par le roi Louis Ier (1342-1382). Il en résulta, lors de leurs témoignages devant le tribunal, que les kenéz confirmés en leur fief par une charte royale avaient le même statut que les nobles. Cela ne signifiait pas, pour les kenéz, une «noblesse véritable», c’est-à-dire leur exemption de l’impôt royal, à l’instar de ceux qui vivaient sur leurs domaines, mais marquait toutefois un premier pas de leur promotion par rapport aux masses des «Roumains communs» (communis olachus) dont ils avaient jusqu’alors partagé le statut légal et qui étaient seulement confiés à leur administration sans être soumis à leur suzeraineté. Ils se distinguaient, en même temps, des autres kenéz dont le roi n’avait pas confirmé les droits sur un fief (communis kenezus). Ces derniers furent rangés dans la même catégorie légale que les maires (villicus) des villages hongrois et saxons de condition servile, mais bénéficiant toutefois de certains allégements fiscaux. De telles distinctions furent observées lors des assemblées kenéziennes des sièges roumains, par exemple celle, déjà citée, de Hátszeg, en 1360, où sur les 6 Roumains communs (Olachi populani) élus juges avec 12 kenéz et 6 prêtres, trois étaient désignés comme serfs (iobagiones) et où, de plus, le kenéz Basarab Longus et son serf Mihul (désigné, comme tout homme commun à l’époque, par son seul prénom) siégeaient ensemble dans le tribunal.
Les voïvodes et kenéz qui jouissaient de cette condition semi-nobiliaire étaient appelés, dans les diplômes contemporains, «voïvode ou kenéz noble» (nobilis voivoda, nobilis kenezius), et leur statut social correspondait exactement à celui des nobles conditionnels hongrois (conditionarius), dont la noblesse était fonction d’un service précis. Ce fut de la même manière que l’évêque de Nagyvárad et celui de Transylvanie récompensèrent leurs voïvodes roumains, qui servaient dans leurs armées privées, en leur accordant une «noblesse d’Eglise» comparable à la noblesse conditionnelle, par suite de quoi ceux-ci purent s’assurer la jouissance nobiliaire, féodale des domaines dont ils n’étaient chargés, à l’origine, que de l’administration et dont les habitants roumains libres devinrent peu à peu des serfs. Mais le droit de propriété proprement dit ne cessa pas d’appartenir au roi ou à l’évêque et, dans les affaires juridiques, les nobles roumains relevaient non pas du tribunal nobiliaire du comitat, mais respectivement de la juridiction royale ou de celle du sénéchal de l’évêque. Si, pour les voïvodes semi-nobles de l’évêque, cette dépendance se maintint jusqu’au début des temps modernes, c’est-à-dire jusqu’à la dissolution des grands latifundia ecclésiastiques de l’époque de la Réforme, les voïvodes et kenéz du roi, eux, rejoignirent progressivement les nobles «vrais» ou nationaux inconditionnels, et ne différèrent plus en rien des nobles hongrois sur le plan de leurs droits et obligations.
Ce qui distinguait la noblesse roumaine par rapport aux nobles hongrois et saxons, c’était que ces derniers obtinrent leurs fiefs et les titres de noblesse qui en découlaient, en premier lieu dans les comitats, hors des territoires sicules et saxons, alors que les voïvodes et kenéz roumains se virent dotés de droits féodaux pour les domaines qu’ils avaient jusqu’alors gérés en tant que fonctionnaires. Il s’en suivit une autre conséquence non moins importante: les «Roumains communs» perdirent leur liberté personnelle et se retrouvèrent serfs des voïvodes et des kenéz anoblis. Quelques vaines tentatives pour s’y opposer mises à part, le peuple commun roumain se résigna à ce sort. Il n’était pas dans l’intérêt du roi de protéger la liberté des «Roumains communs» qui ne fournissaient pas de service militaire, contre leurs voïvodes et kenéz qui, 213eux, portaient les armes; si bien que, vers la fin du Moyen-Age, les masses roumaines étaient déjà pratiquement devenues les serfs soit des seigneurs hongrois ou saxons, soit des kenéz annoblis issus de leurs rangs. C’est là que réside l’explication du fait qu’une «nation roumaine» distincte et socialement structurée ne put se former; en effet, quelle que fût son ethnie, le serf n’avait pas de droits politiques, alors que la noblesse constituait, également sans distinction ethnique, une seule «nation».
L’ascension sociale de la couche dirigeante roumaine fut plus rapide hors de la Transylvanie, dans la région de Máramaros, car, au XIVe siècle, c’étaient justement les régions du Nord-Est de la Hongrie qui se sentaient le plus lourdement menacées par la puissance mongole encore susceptible de passer à l’attaque.
Les voïvodes et les kenéz de Máramaros et de Bereg participèrent régulièrement aux campagnes de Charles-Robert et de Louis Ier menées contre les Mongols, puis les Lithuaniens et, enfin, le voïvode roumain de Moldavie, Bogdan, ce qui, dès le début du siècle, valut le statut noble à un nombre croissant d’entre eux. Les Barcánfalvi en 1326, les Bedőházi en 1336, les Bilkei en 1339, les Ilosvai en 1341 obtinrent la noblesse «vraie» qui les exemptait de tout impôt et de toute prestation fixe, le service armé personnel mis à part.
Chassés de Moldavie par Bogdan, les voïvodes Balk et Drag s’établirent avec leurs frères, en 1365, dans la région de Máramaros. Leur enterprise déclencha un véritable flot de migration: dans les années qui suivirent, les montagnes du Nord transylvain, jusqu’alors inhabitées, se peuplèrent rapidement de Roumains qu’ils y firent venir; un des frères conduisit même des colons en Pologne. Devenus seigneurs de domaines comprenant plus de cent villages dans les comitats de Máramaros, Ugocsa, Szatmár, Belső-Szolnok et Közép-Szolnok, les Drágfi, descendants de Drag, furent les premiers aristocrates hongrois d’origine roumaine qui jouèrent, dès le XIVe siècle, un rôle politique à l’échelle du pays. De voïvodes ils furent promus comes du roi dans le comitat de Máramaros, et ce fut sous leur direction que les nobles roumains de Máramaros créèrent, autour de 1380, leur organisation autonome, à l’instar des comitats nobiliaires hongrois, en élisant, parmi leurs membres, des juges de district ainsi que des jurés pour assister le comes dans sa juridiction.
Une évolution analogue mais plus lente s’amorça dans une région de la Hongrie, non moins importante du point de vue militaire: la partie ciscarpatique du banat de Szörény, c’est-à-dire dans les comitats de Temes et de Krassó, où la population roumaine s’accrut subitement au XIVe siècle. Nous avons des données qui attestent l’arrivée massive d’immigrants; en 1334, un certain voïvode, Bogdan, vint s’y installer et amena avec lui, sur ses domaines obtenus dans le comitat de Temes, une population si nombreuse que l’un des plus grands dignitaires du pays, l’archevêque de Kalocsa, y fut envoyé par le roi pour mener l’affaire à bien. En 1359, six membres d’une autre famille notable de Valachie immigrèrent en Transylvanie «abandonnant tous les biens qu’ils possédaient en Valachie»; ils reçurent comme fief treize villages puis, six ans plus tard, encore cinq communes, qui constituèrent le district de Ikus, déjà cité. Ils devinrent les ancêtres des familles Rékási et Dobozi Bánfi, plus tard anoblies. Ce territoire servit à Louis Ier de tête de pont pour ses campagnes lancées, entre 1365 et 1369, contre la Valachie et la Bulgarie mais, n’ayant pu obtenir qu’un serment de vassalité formel de leurs souverains, il avait besoin, pour satisfaire à ses visées, du soutien des kenéz des comitats de Temes et de Krassó, dont il tenta de s’assurer la fidélité en les convertissant au catholicisme. Une charte royale de 1428, seulement connue par une copie 214du XIXe siècle, cite un ordre attribué à Louis Ier et stipule que, dans la région de Sebes du comitat de Temes, les fiefs ne peuvent être accordés qu’à des nobles ou kenéz de confession catholique romaine. Cette information, qui peut être vraie ou fausse, mise à part, nous n’avons connaissance que d’un seul cas authentique de conversion: en 1366, dans le comitat d’Arad, un kenéz nommé Sorban, du fort de Világos, adopta la foi catholique et reçut, par le baptême, le nom de István; il ne réussit pourtant pas à accéder à la noblesse «vraie». Les Mutnoki, d’origine kenézienne locale prouvée, furent pour la première fois cités comme nobles en 1376, la raison probable en était justement le fait qu’ils comptaient parmi les convertis si peu nombreux: en effet, un membre de la famille était, en 1394, chanoine du chapitre de Gyulafehérvár. Ce fut vers cette époque-là que les ancêtres kenez de la famille Temeseli Dési, du comitat de Temes, obtinrent leur noblesse. Néanmoins, autour de 1370, la majorité des kenez des régions roumaines de Temes et de Krassó n’avaient pas encore la confirmation royale de leur noblesse.*
RHH 1978, 403-406.
La campagne de catholicisation obtint, même dans cette région, des résultats si minces au XIVe siècle que le vicaire franciscain de Bosnie, Alverna, qui la forçait énergiquement, se plaignait, en 1379, en ces termes: «Il est des sots et des insouciants qui dénigrent et réprimandent la sainte œuvre que sa Majesté le roi de Hongrie vient de lancer… à savoir de convertir et de baptiser les Slaves et les Roumains qui vivent dans son pays.» Il faisait en cela allusion, sans aucun doute, non seulement à la résistance confessionnelle que les Roumains manifestèrent tout naturellement, mais aussi à celle des seigneurs hongrois catholiques qui avaient tout intérêt à fixer leurs serfs roumains en les dotant d’un prêtre orthodoxe. Fait caractéristique: ce fut bien un seigneur non séculier mais ecclésiastique, l’évêque catholique de Várad, qui accorda, en 1349, pour la première fois à notre connaissance, l’autorisation à son voïvode roumain nommé Péter de maintenir, dans son village, à Felventer, un prêtre roumain (presbyterium Olachalem) exempt de toute charge. Dès la fin du XIVe siècle, les seigneurs hongrois du Mezőség firent eux-mêmes construire des églises en bois et y firent venir des prêtres pour leurs serfs roumains.
Il n’est donc nullement surprenant, dans ces conditions, que les voïvodes Balk et Drag qui occupaient le poste de comes royal dans les comitats de Máramaros et de Szatmár, se soient adressés au patriarche de Constantinople afin qu’il consente à ce que l’higoumène du monastère de Körtvélyes (Peri), fondé par eux, puisse ordonner des prêtres roumains vivant sur leurs domaines dans les comitats de Máramaros, Szatmár, Ugocsa, Belső-Szolnok et Közép-Szolnok, et consacrer des églises grecques orientales ainsi que les administrer. Leurs descendants, les Drágfi, ne se convertirent au catholicisme qu’au XVe siècle (l’un d’eux devint même voïvode de Transylvanie), mais ils maintinrent leur droit de patronage sur le monastère de Körtvélyes, de rite grec. Fondé à la fin du XIVe siècle, le monastère de Priszlop jouissait des mêmes droits en matière d’ordination des prêtres grecs orientaux que celui de Körtvélyes, dans le Nord, à cette exception près qu’il ne relevait pas directement de l’autorité du patriarche de Constantinople, mais de l’évêque de Valachie.
Les adeptes les plus fervents et les plus dévoués de leur religion furent les kenet royaux des districts roumains de Hátszeg, Vajdahunyad et Déva, qui, au 215XIVe siècle, n’avaient pas encore été admis dans les rangs de la noblesse, mais qui construisirent des églises en pierre et se firent représenter sur des peintures murales comme fondateurs, avec leurs familles et entourés d’inscriptions en slavon. Nous connaissons ainsi, par la fresque datée de 1313 de l’église de Sztrigyszentgyörgy (élevée dès le XIIIe siècle, à en juger par ses fenêtres cintrées), outre les noms du kenéz fondateur et du prêtre, celui du peintre, Téophile. Comme partout dans cette région, les prêtres y étaient issus de familles de kenéz. Les églises de Zeykfalva et de Malomvíz furent, elles aussi, construites au XIIIe siècle par des orthodoxes; celle de Demsus, qui date de la même époque, est d’une structure concentrique de style byzantin, mais sa tour, qui s’élève au milieu, fut calquée sur les clochers des églises catholiques transylvaines construites dans la première moitié du XIIIe siècle. Des sources provenant de 1366 nous parlent, en dehors de celle de Demsus, de quatre autres églises roumaines, desquelles il ne subsiste plus, de nos jours, que celle d’Osztró, dont le style l’apparente plutôt au gothique de Transylvanie, comme c’est le cas de l’église de Lesnyek, également due à des efforts keneziens. On peut encore citer, parmi les monuments gothiques, les églises orthodoxes de Kristyor, de Ribice et de Lupsa, élevées au XIVe siècle sur les domaines montagneux des évêques catholiques de Nagyvárad et de Transylvanie. On trouve, à Guraszáda, l’unique église de pierre qui fût construite en un style haut-byzantin, non par un kenéz, mais par un seigneur hongrois, pour ses serfs roumains établis après 1293. Il est toutefois étonnant que, dans Máramaros et Bereg, tous deux étant très tôt peuplés par des Roumains, de même que dans la région de Fogaras et les régions roumaines des comitats de Temes et de Krassó, aucune église grecque orientale en pierre ne nous soit parvenue, et on n’en fait mention nulle part, si ce n’est des églises en bois, dont l’état actuel ne permet pas d’émettre des hypothèses sur leur forme originelle.

 

 

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