L’âge du fer

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L’âge du fer
La fin de l’âge du bronze met un terme définitif à la vie paisible des mineurs et des marchands. De nouveau, dans la région du Danube et dans le bassin carpatique, des groupes de cavaliers asiatiques apparaissent et bouleversent le mode de vie des paysans des villages. Ces nouveaux venus issus de peuples différents se livrent de sanglants combats entre eux, et contraignent des villages entiers à se déplacer, dévastant et dépeuplant de vastes étendues de terres. L’accalmie qui suit la fin de cette vague de migrations voit l’apparition, le long du cours du Danube, de petites communautés d’ethnies mixtes et provoquent un certain renouvellement de la population sur le territoire des hommes de Gáva et des peuplades qui leur sont apparentées. En effet, par suite de tous ces bouleversements, la grande majorité de la population de l’âge du bronze tardif a quitté la Transylvanie, probablement pour aller s’établir dans des contrées situées au-delà des Carpates. Leurs villages désertés sont occupés par les nouveaux venus, aussi bien que par des peuples du Bas-Danube ainsi que par quelques groupes venus de la Transdanubie du Sud.
Les premières traces des hommes de la civilisation de Basarabi jalonnent le cours moyen du Maros; un peu plus tard, ils s’établissent sur l’ensemble du territoire du plateau transylvain. Leurs habitations en Transylvanie, à l’encontre de celles de Valachie, ont une existence plus longue; elles sont même souvent entourées d’ouvrages de protection. A côté de leurs maisons à clayonnages recouverts de boue, ils érigent également des constructions légères sans aucune fondation. En dehors de l’élevage, la majorité de la population vit du travail des métaux: il est caractéristique que dans les sites de leurs régions frontalières on a trouvé des objets de bronze jamais ou rarement utilisés par les Transylvains eux-mêmes, mais seulement dans les territoires voisins.
Ce peuple fit de remarquables progrès dans le domaine de la métallurgie du fer: outre les armes et les outils, certaines parties du harnais et les accessoires de vêtement sont de plus en plus fréquemment faits en fer. Ils renoncent bientôt à tout emploi du bronze: ainsi remplacent-ils, par exemple, les parties en bronze de la bride par des mors en fer de même forme. Leurs armes – des épées et des acinas (akinakai) – rappellent souvent, par leur aspect à bout de poignée en anneau ouvert, les épées de l’âge du bronze tardif. Ils utilisent également des poignards de lame arquée à tranchant unique et à poignée en T, proches des armes caractéristiques du groupe de Balta Verde, leurs voisins.
Bien que leur industrie de l’or ne nous soit guère connue, il est à présumer que bien des objets en or parvenus dans la région des Carpates sont de leur fabrication, puisque dans l’ancienne couche du site de Mihályfalva on a retrouvé entre autres les pendants du bracelet du site de Dálya et de la perle ailée de Michałkowo. Comme les objets en or datant d’époques ultérieures sont eux aussi assez rares, il est fort probable qu’ils vendaient à l’extérieur la quasi-totalité de leurs produits.
Les rites funéraires sont, à cette époque, uniformes sur l’ensemble du territoire transylvain. Les défunts sont étendus sur le dos, la tête vers l’Est ou l’Ouest. Les morts emportent dans l’au-delà leurs parures, vêtements, armes 23et instruments, aussi bien que des provisions carnées et des boissons contenues dans des pots déposés dans les sépultures. Un rituel sévère prescrivait probablement que seules trois sortes de pots (urne, tasse ansée et plat à rebord retiré) pouvaient être placés auprès des défunts. Certes, les sites datant de la période qui suivait immédiament l’âge du bronze comprennent aussi des tumulus à squelettes de chevaux, toutefois les pots retrouvés dans ces sépultures portent déjà l’empreinte des coutumes des époques à venir. A l’époque où les pots tournés se répandent dans la région du Bas-Danube et dans la Grande Plaine hongroise, on continue, en Transylvanie, à déposer dans les sépultures des récipients pareils à ceux décrits plus haut.
Ce peuple observant strictement ses rites est sans doute proche parent des Scythes d’Europe orientale. Vers la fin du Ve siècle avant notre ère, Hérodote – qui se fonde entièrement sur les ouvrages de Hécatée de Milet datant de la fin du siècle précédent – écrit que le Maros vient de la région habitée par les Agathyrses pour se jeter dans le Danube (IV, 48). D’autre part, ceux-ci sont les voisins des Neures (IV, 125), qui occupent la région de la rivière Bug, où le Tiras (c’est-à-dire le Dniestr) prend sa source (IV, 17, 51). Or ces données concernent non seulement la Transylvanie, mais l’ensemble de la partie est du bassin carpatique, voire la totalité du territoire de celui-ci.
Lors de la campagne menée en Europe contre les Scythes par le roi de Perse Darios, à la fin du VIe siècle avant notre ère, les Agathyrses attaquent eux aussi les Scythes, peut-être en vertu de leur alliance conclue avec les Perses.
Hérodote (c’est-à-dire Hécatée) dit que les Agathyrses raffinés et parés d’or vivent en communauté des femmes (IV, 104), ce qui signifie ou bien mariage en groupes, ou bien – et c’est le plus probable à notre avis – polyandrie. Toujours est-il que les données fournies par Hécatée ne valent guère pour la période tardive des cimetières transylvains (époque de Csombord); force nous est de conclure qu’elles ne peuvent concerner que des époques antérieures.
Vers 500 avant notre ère, les Agathyrses continuent encore à étendre leurs territoires et envahissent de leurs produits l’Est de la Grande Plaine. Lorsque cette région est occupée par des groupes venus de Valachie et du centre des Balkans, au début du Ve siècle, ils évacuent leurs villages dans la Grande Plaine tout en conservant celles de Transylvanie. Les objets métalliques (miroirs, acinas, fermetures de carquois, etc.) répandus à l’intérieur et à l’extérieur du bassin carpatique révèlent qu’ils continuent à pourvoir la population des régions limitrophes (et parfois aussi de contrées plus éloignées) en produits scythiques très recherchés.
Les Agathyrses finissent cependant par disparaître de l’horizon du monde hellénique. Hérodote signale encore leur roi Spargapéithes, qui aurait vécu vers le milieu du Ve siècle avant notre ère. Le dernier à les mentionner est Aristote, qui, en tant que précepteur d’Alexandre le Grand, les décrit comme un peuple très respectueux de ses lois, les récitant même sous forme de chants (Probl. V 9, 28). Le milieu du IVe siècle les trouve encore en Transylvanie. Ensuite, au témoignage des fouilles archéologiques, les cimetières agathyrses ne reçoivent plus de dépouilles: les habitants de la Transylvanie abandonnent leurs morts et quittent presque tous la région. Cette fuite s’explique par l’arrivée des Celtes. Ceux-ci apparaissent dès la fin du IVe siècle avant notre ère à l’est des Balkans: en 335, ils envoient des messages de paix à la cour d’Alexandre; un peu plus tard, leur offensive est arrêtée par Cassandre, au pied de la chaîne des Balkans.
La Transylvanie désertée accueille pour un temps les Celtes qui cherchent à se fixer définitivement. Les fouilles archéologiques n’attestent les traces de 24leur établissement qu’à partir du début du IIIe siècle avant notre ère. (Seules quelques sépultures de guerriers ayant parcouru les Balkans nous sont connues des décennies précédentes.) Les premiers vestiges de style celtique – que nous devons considérer comme provenant des Celtes, à l’encontre de la plupart des sites transylvains datant de l’époque de la civilisation de la Tène – apparaissent, de manière caractéristique, aux environs des Monts Métalliques et des rivières Sajó et Szamos. Parmi les habitants de la partie transylvaine de la future Dacie, le seul peuple d’origine celtique que nous connaissions est celui des Cotines-Cotenses (Ptol. III, 8, 3., ILS 8965). Certains groupes de Cotines-Cotenses se sont établis à l’Ouest du Massif du Nord; ils sont mentionnés par Tacite, qui note en particulier que – horribile dictu – ils s’emploient à exploiter des mines de fer (Germ. 43). Ces données nous permettent de voir dans les Cotines de Dacie les descendants des Celtes s’étant établis ici au IIIe siècle avant notre ère. Ceux-ci ont donc constitué une minorité importante – quoique numériquement faible – de la population transylvaine de l’époque celtique.
Cependant les nouveaux immigrés étaient essentiellement des Daces de la Grande Plaine. Les traits antérieurs de leur civilisation matérielle se laissent deviner derrière la «mode» celtique qui envahit tout, avec les produits unicolores de son artisanat, exportés jusque dans les contrées les plus éloignées: grands pots, urnes et bols ansés, de même que de petits couteaux courbés, retrouvés un peu partout. Dans la majorité des cimetières transylvains de l’âge du fer tardif, on trouve des dépouilles appartenant à ce peuple. Les rites funéraires sont aussi variés que ceux de la Grande Plaine: tantôt ils enterrent leurs morts, tantôt ils les incinèrent avant de jeter leurs cendres au fond de la fosse ou de les réunir dans des urnes.
La diffusion générale des pots tournés et les progrès de la métallurgie pourvoient l’artisanat domestique et l’agriculture d’outils et d’instruments. Ceci nous autorise à conclure à la formation d’une couche sociale distincte des artisans qui constituent parfois un groupe ethnique différent – par ex. les Cotines – au sein de la population. Les innombrables armes, harnais et chars de combat d’une part, et l’existence de communautés non armées de l’autre, témoignent de l’assujettissement des «civils» à une caste numériquement importante de guerriers. Cette structure sociale permet la production permanente d’un surplus à écouler, ce qui implique la nécessité d’introduire des valeurs généralisées dans le commerce, relayant bientôt le troc direct tant en Transylvanie que dans les régions limitrophes.
Les pièces de monnaie dites «celtiques orientales» ou «daces» sont des imitations des tétradrachmes de Philippe II et d’Alexandre, si bien qu’on les utilisait d’abord en concurrence avec les pièces authentiques des rois de Macédoine. Or, l’évolution de la frappe des monnaies suit fidèlement l’histoire politique: dès l’apparition de Burebista, on cesse d’imiter les pièces macédoniennes. Les relations entre la Transylvanie et le «monde celtique» étant rompues, à partir de 150 avant notre ère, les monnaies frappées dans les ateliers de Transylvanie ont très rarement cours au-delà des Carpates ou dans la Grande Plaine.

 

 

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