La population

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La population
Les débuts de l’âge d’or de la Principauté de Transylvanie se situent autour de 1620. Mais pour en comprendre le fond social, il faut remonter à la dernière grande période de destruction, la guerre de Quinze ans.
Au tournant des XVIe et XVIIe siècles, toute l’Europe était sous le coup de la famine. Des phénomènes météorologiques insolites se produisaient partout, auxquels s’ajoutaient, en certains endroits, comme en Transylvanie, les misères des guerres. Selon le témoignage des contemporains stupéfaits, on aurait connu des cas de cannibalisme. Faute de documentation suffisante, il est assez difficile de faire le bilan du désastre qui, d’ailleurs, n’était certainement pas de la même gravité partout. Témoin: les données des comitats Belső-Szolnok et Doboka aux paysages variés. Les moins frappés y étaient les Roumains dont seulement une moitié avait péri, alors que la population hongroise et saxonne vivant sur les plaines avait perdu quatre cinquième de ses effectifs. Même les villes ne pouvaient offrir un abri sûr: la paix ne retrouvait sûr place qu’un quart des bourgeois de Szeben et de Brassó.
Aucune de ces données ne permet de généraliser: dans les relevés faisant état des destructions, on mit sous la rubrique des disparus non seulement les morts, mais aussi ceux qui se réfugiaient dans des contrées à l’écart de la civilisation. En tout cas, sur la foi des documents fiscaux ainsi que d’autres données éparses, il est possible de conclure qu’en Transylvanie, les catastrophes naturelles et les guerres ont fait périr à peu près la moitié de la population à la fin du siècle. Seulement un dixième des biens et de l’équipement des exploitations s’est conservé.
L’évolution qui permettait de sortir de cette terrible désolation peut être examinée de plusieurs points de vue, toutefois, privé de toute donnée statistique directe, on ne saurait avancer des chiffres absolus sur la population. On peut seulement supposer que, dans les années 1650, ce chiffre atteignit à nouveau celui de la fin du XVIe siècle.
Il est possible de conclure au rétablissement ou tout au moins à l’équilibre des rapports démographiques en premier lieu sur la base de certains changements dans les mentalités. C’est à partir des années 1620 que peut être observé un changement du comportement des Ordres vis-à-vis de la fuite des serfs. Auparavant, leur principale exigence à l’égard de la Diète était la reconduction des serfs enfuis. Après 1628, ils en parlent fort rarement. De même, le fait que dans les deux premières décennies du XVIIe siècle, la Diète dispensait souvent 294les nouveaux colons du paiement des impôts pendant six ans et que, plus tard, l’application de ces dispositions connut une régression, laisse penser que le besoin en main-d’œuvre n’était plus aussi pressant. Il semblerait que, vers les années 1620, les domaines seigneuriaux fonctionnaient convenablement, même si la population n’avait pas encore retrouvé son chiffre d’avant la guerre. La même constatation est valable pour les villes, encore que nous sachions pertinemment que, chez les Saxons, même dans les années 1650, il y avait encore de nombreuses maisons inhabitées. Ils surent cependant redresser leur économie. Ce fut eux qui réussirent, à la fin des années 1620, au moment de la plus grande dévaluation de la monnaie transylvaine, à convertir en or l’impôt perçu en une monnaie caduque.
Dans le même temps, la catastrophe fit surgir une réaction qui n’a rien de particulier en pareille situation: le nombre des naissances a soudain augmenté. C’est là une conséquence que mentionnent de nombreux témoignages, même si le phénomène n’apparaît clairement que dans les familles nobles – à en croire les descriptions généalogiques. A l’intérieur de la génération née à la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle, on comptait un grand nombre de descendants. Lázár Apor, qui vécut dans la première moitié du XVIIe siècle, avait 10 enfants, mais seulement 2 petits-enfants et 5 arrière-petits-enfants; les Apor du XVIe siècle, eux, avaient seulement 2 à 3 enfants. Sur le tableau généalogique de la famille Haller, on ne trouve généralement pas plus de 3 enfants, mais Pál Haller, né au début du XVIIe siècle, eut 3 épouses et 9 descendants. Chez les Mikó, après plusieurs générations à un ou deux enfants, apparaissent, au XVIIe siècle, des générations à 4 ou 5 descendants. C’est probablement l’exemple des Lázár qui constitue l’unique exception: l’arbre généalogique fait apparaître deux fois 7 enfants au XVIe siècle tandis que, dans les siècles suivants, il n’y en a jamais plus de 5.
Ces données généalogiques n’aident naturellement pas à établir exactement le nombre des naissances d’une famille car il est à supposer que seuls les membres ayant atteint l’âge adulte y figuraient. Nous ne savons par contre pas avec quelle fréquence on y signalait les membres de la famille morts en bas âge. A supposer que ces anomalies étaient rares, cela permet néanmoins d’établir par déduction la taille approximative d’une famille. On peut en conclure, faute de sources meilleures, que la catastrophe fut suivie d’une explosion démographique. Nous ne savons cependant rien des circonstances du phénomène. On ne sait pas, au vu des données de la Transylvanie, si l’âge des mariés avait baissé ou si l’on a affaire à un contrôle des naissances en vue de les augmenter. Il est également possible qu’effrayé par le terrible dépeuplement, on se soit mis à prendre davantage soin des enfants, dès le moment que le prix de la vie avait augmenté.
L’autre facteur qui influença avantageusement la régénération réside dans le fait que l’explosion démographique ne fut pas suivie d’une baisse caractéristique dans le reste de l’Europe de la seconde moitié du XVIIe siècle.
Ce phénomène a pu être examiné à deux endroits: dans le domaine de Gyalu et dans la région de Fogaras.
Dans le domaine de Gyalu, entre 1640 et 1660, le rapport entre le nombre des chefs de famille et des garçons était supérieur à 1. Cela signifie que les familles comptaient vraisemblablement plus de 4 membres. Le nombre des filles ne nous est connu que pour la seule année 1638 et pour quatre communes, dans lesquelles on peut calculer la moyenne de membres des familles, qui est de 3,8, 4,4; 3,7; 4,3
Les données de la région de Fogaras montrent une image encore plus 295favorable avec, entre 1632 et 1640, une augmentation du nombre des membres de famille. A Fogaras – si on considère uniquement les hommes – la proportion passe de 0,9 à 1,4, à Porumbák de 1,4 à 1,6. Par contre, à Komána, elle baisse de 1,6 à 1,3, ce qui n’empêche pas la moyenne de toute la région de Fogaras d’accuser une augmentation. La moyenne des fils par rapport aux chefs de famille était, en 1632, 1,07 en 1637, 1,3 tandis qu’en 1640, elle s’élevait à 1,4. La dynamique de croissance des familles, tout comme dans le domaine de Gyalu, est impossible à percevoir même s’il apparaît clairement que la situation démographique de la région de Fogaras est encore plus favorable que celle de la région de Gyalu.
L’explosion démographique du début du siècle avec le phénomène de croissance continue, c’est-à-dire l’augmentation démographique progressive ne serait certes pas possible à démontrer dans toutes les régions et pour toutes les classes sociales de Transylvanie. Cependant, parmi les facteurs qui contribuèrent à sortir le pays du désastre, celui-ci s’avérait aussurément le plus important.
Une des conséquences de cette explosion démographique fut notamment que, après 1600, le nombre des Roumains s’accrut considérablement – fait remarqué aussi par les contemporains. Cette croissance était due, il est vrai, surtout aux migrations de diverses sortes, mais les habitudes démographiques des Roumains y contribuèrent également. Leurs migrations consistaient essentiellement en deux procédés: d’une part, des groupes vivant antérieurement comme pâtres dans les montagnes vinrent s’installer dans les villages dévastés par la guerre; d’autre part, des paysans déjà sédentarisés des voïvodats roumains arrivèrent de leur propre initiative. Nous n’avons pas de données sur leur établissement. Quant aux habitudes démographiques, elles avaient une incidence sur l’évolution des proportions ethniques dans la mesure où la croissance était, au début du XVIIe siècle – contrairement à la situation des époques ultérieures –, plus importante chez les Roumains que chez les Hongrois. Témoins en sont les données de Gyalu et de Fogaras citées plus haut, le premier territoire étant hongrois, le second roumain. Il s’en suivit incontestablement un changement de proportions ethniques au profit des Roumains dans la Principauté de Transylvanie.

 

 

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