Le Prince et son pays

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Le Prince et son pays
Dans sa politique intérieure, Bethlen devait faire preuve d’une habileté extraordinaire car les forces qui s’appliquaient à réduire le pouvoir princier n’avaient jamais été aussi actives qu’au moment de son élection. L’explication s’en trouve dans les événements antérieurs. Les Ordres, de même que l’Universitas des Saxons s’étaient tournés contre le nouveau Prince, mais leur mécontentement visait ce qu’avait représenté Báthori: un simple tyran, et non pas un souverain efficace. Ses abus à l’égard de la population avaient rendu suspecte toute activité princière en Transylvanie. Ainsi Gabriel Bethlen se 307retrouva dans une situation fort ambiguë. Il avait chassé Báthori mais, au lieu d’être acclamé comme libérateur, il dut subir les conséquences des actes irresponsables de son prédécesseur incompétent.
Il aurait été logique que tout continuât comme avant, que Gabriel Bethlen réduisît par la force l’opposition contestataire provoquée par la tyrannie du Prince. Mais, en la personne de Bethlen, on vit se substituer au dilettantisme princier en Transylvanie une véritable aptitude à gouverner.
Pour reconstruire son pouvoir, Bethlen avait fait le premier pas dès la Diète réunie pour son élection. Il y demanda aux seigneurs convoqués par Skander de lever la proscription prononcée contre lui lors de sa fuite en novembre 1612. Puis il quitta les lieux, en exprimant ainsi symboliquement que son acquittement devait se faire sans lui. Certes, avec les quelques milliers de soldats qu’il avait derrière lui, cette sortie de l’assemblée ne signifiait rien de plus qu’un geste de politesse. Mais ce geste fut bien caractéristique de Bethlen. Il faisait entendre aux Transylvains qui, à ce moment, se trouvaient dans une situation plus qu’humiliante, qu’il n’allait pas abuser de sa victoire. Et il en fut bien ainsi. Une fois les armées turco-tartares retirées selon la convention passée avec la Porte, Bethlen mit en place une politique modérée dans le but de se gagner la sympathie du pays.
Le plus urgent était de mettre de l’ordre dans les relations avec les Saxons. Ceux-ci allaient jusqu’à refuser le serment de fidélité. Ils refusèrent même toute obéissance tant qu’ils ne récupéraient pas Szeben dont Báthori avait fait la capitale de la Principauté. Bethlen tenta tout ce qu’il put par la négociation et n’employa pas la force. Quand il se rendit compte que les Saxons ne voulaient pas de lui, même pas pour un seul hiver, il rendit Szeben, le 17 février 1614. Lui-même quitta la ville dés le lendemain. Par la suite, il évita toute confrontation non seulement avec les Saxons, mais aussi avec les Ordres Bethlen élabora un système particulier pour régner: il n’organisa pas son pouvoir à l’encontre de ses vassaux, mais parallèlement au leur. Il ne toucha pas aux privilèges des Ordres qu’il n’avait nul intérêt à réduire à néant, mais se contenta de modifier la proportion entre son propre pouvoir et celui des seigneurs. Il lui suffisait donc, sans toucher aux Ordres, de renforcer le plus possible le pouvoir de prince. Il sut mettre à profit les particularités de la société transylvaine.
Une de ces particularités était qu’aucune loi ne déterminait la composition ou le fonctionnement de la Diète. Il n’y avait même pas de coutumes en la matière. Ainsi, Bethlen put désigner en toute souveraineté les personnes qui devaient y siéger. Même si quelques-uns y étaient délégués automatiquement, comme fonctionnaires élus, en 1615 le Prince avait déjà obtenu que ceux-ci ne puissent représenter qu’un tiers des membres. Comme la majorité se composait de notables et de dignitaires de cour qui devaient leur siège à Bethlen, le souverain n’avait pas à faire face à une assemblée d’opposition. Néanmoins, il réduisit le nombre des questions à débattre. Seul le rapport seigneur-serf continua à relever de la compétence exclusive des Ordres qui pouvaient en discuter ou décider librement. Toutes les autres questions – affaires étrangères, guerre, finances – furent petit à petit retirées de la sphère de décision de la Diète.
L’autre particularité venait du fait que les finances de l’Etat n’étaient plus entre les mains des fonctionnaires des Ordres, mais furent confiées à des fonctionnaires princiers. La Diète pouvait seulement se prononcer dans les questions d’impôts et de leur utilisation. Ce droit ne fut pas remis en cause par Bethlen, mais il augmenta considérablement les revenus d’Etat indépendants 308des Ordres. Si bien que dans les années 1620, les 60 à 80 000 florins d’impôts constituent seulement 10% de l’ensemble des revenus. Leur perception n’avait donc aux yeux de Bethlen qu’une importance secondaire.
Gabriel Bethlen devait sa réussite en premier lieu à une politique économique moderne pour son époque: celle du mercantilisme. L’Etat contrôlait en effet strictement les proportions relatives des exportations et des importations et, en appuyant ces premières, il pouvait assurer d’importantes rentrées d’argent, grâce à la priorité donnée au commerce d’Etat. Il s’agissait donc d’un mercantilisme basé sur le monopole d’Etat.
Gabriel Bethlen, grâce à des mesures concernant les travaux de la Diète et l’économie, réussit à supprimer pratiquement tout contrôle des Ordres sur le pouvoir princier. Il devint ainsi un souverain indépendant des Ordres sans avoir dû toucher aux droits des seigneurs, comme il ne toucha pas aux droits des autres couches sociales non plus.

 

 

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