Les Roumains

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327Les Roumains
Les Roumains, qui continuaient à être exclus de la vie politique réservée aux trois «nations» de Transylvanie, n’en faisaient pas moins partie intégrante de la société. Considérée comme naturelle, leur présence n’avait, jusqu’au milieu du XVIIe siècle, aucun caractère conflictuel ni pour eux, ni pour ceux qui vivaient autour d’eux.
Ceux qui étaient devenus nobles se fondirent dans la noblesse hongroise à la manière des Croates ou des Slovaques dans le Royaume de Hongrie ou des Saxons en Transylvanie. Les serfs, bien que la plupart d’entre eux eussent conservé la religion orthodoxe et leur mode de vie traditionnel qui les différenciaient des autres Transylvains, s’intégrèrent imperceptiblement à la société transylvaine.
Au XVIIe siècle, les nobles issus de leurs rangs, tels les Kendeffy ou les Macskási, étaient respectés comme tout autre seigneur hongrois jouissant d’une fortune comparable – c’est dire que leur situation n’avait pas changé pendant cette période. Le voïvode Markó était un diplomate de Bethlen connu de toute l’Europe. Le voïvode Ionaş ou le boyard István Lászai étaient des fonctionnaires respectivement tout aussi violents, ou tout aussi sages que n’importe lequel des intendants hongrois. Il serait exagéré de dire que leur origine roumaine n’était jamais remarquée, mais ils n’en étaient pas désavantagés non plus. Quand, en automne 1657, la Diète délibéra sur la candidature au trône princier d’Ákos Barcsay, son origine soi-disant roumaine ne fut pas l’objet d’un examen plus particulier que le fait qu’il était sans fortune ou qu’il n’avait pas d’enfants.
Pour les serfs, la situation était tout à fait différente. Ils formaient depuis longtemps deux couches bien distinctes et les rapports de l’une d’elles à la société se modifièrent considérablement au cours du XVIIe siècle. Il en résulta un début de changement dans les relations des Roumains avec les autres ethnies. Quant aux serfs roumains tenanciers, leurs rapports demeuraient inchangés avec le milieu environnant. Rien ne les différenciait de la majorité des paysans cultivateurs transylvains; en tout cas, la différence n’était pas plus grande que celle entre les nobles roumains et les nobles hongrois. Le mode de vie des serfs roumains ne différait de celui des autres serfs que dans la mesure où il était influencé – indépendamment de leur appartenance à un groupe linguistique – par les facteurs géographiques et l’organisation du domaine où ils vivaient.
En revanche, quant à l’autre couche, à savoir les Roumains à moitié nomades, bergers vivant de l’élevage, leurs rapports avec leur entourage s’étaient bien modifiés. A l’origine, ils avaient vécu séparément – même géographiquement – des serfs tenanciers, dans les zones montagneuses. Cette situation changea à la suite de la guerre et de ses dévastations, car les seigneurs, voulant remplacer la main-d’œuvre sur leurs terres abandonnées, attirèrent les bergers roumains et les contraignirent à s’installer parmi les paysans sédentarisés. Le mode de vie différent des nouveaux arrivés et leur univers de croyance suscitaient souvent des ressentiments à leur égard. Et puisqu’ils étaient les plus voyants, on les considérait, au XVIIe siècle, comme les Roumains par excellence.
La position face aux bergers roumains était très caractéristique: bien que la vie de berger s’accompagnât de peu de contraintes, elle n’avait jamais vraiment attiré les autres catégories de serfs. Cela ne veut pas dire qu’il n’y eût pas de Hongrois, Sicules ou même Saxons qui aient adopté le mode de vie des bergers 328roumains, mais ils vivaient en marge de la société et constituaient l’exception face aux grandes masses des serfs sédentaires. Cependant, la «fuite» des serfs de village dans les montagnes «à la neige» devenait chose banale: ils quittaient leurs terres pour y chercher refuge en emmenant avec eux leurs animaux domestiques. Les écrits relatant le retour de la paysannerie enfuie dans les hautes montagnes parlent aussi du retour des ruches, de la petite volaille, des porcs, des vaches. Il est clair que la vie de berger dans les hautes montagnes n’était qu’une solution provisoire, jamais considérée comme définitive.
Cependant, bien que ces Roumains n’eussent entamé ni par leurs actions ni par leur mentalité le système du servage, les seigneurs cherchaient régulièrement à les assimiler. Ils voulaient, pour ainsi dire, s’assurer la possibilité d’exploiter ces gens qui, dans le système féodal, parvinrent à maintenir leur liberté. Le pouvoir d’Etat fournissait une aide importante à la réalisation de cet objectif. Certains résultats purent être obtenus, mais seules quelques rares franges furent détachées des masses qui résistaient avec ténacité.

 

 

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