Les intellectuels

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Les intellectuels
En ce milieu du XVIIe siècle, les puritains constituaient l’élite des intellectuels sans en constituer cependant la majorité. Néanmoins, leur attitude était significative: ils retournaient au pays et y déployaient leur activité. On peut dire en général que seul un tout petit fragment des universitaires n’était pas revenu environ 2,4% des personnes connues, dans un intervalle de deux cents ans.
Bien qu’ils eussent la possibilité de rester, la majorité d’entre eux préféraient rentrer dans leur pays en refusant éventuellement des postes importants. Ils savaient pourtant pertinemment ce qui les attendait: des plus grands centres de la science, ils se reléguaient soudain dans de petits villages aux conditions précaires. Ils jouèrent un rôle prépondérant dans le renouvellement 334de l’enseignement; leur destin personnel témoignait du grand tournant que les études pouvaient signifier dans la vie d’un homme.
De tous ceux qui étaient revenus, ce fut probablement le groupe intellectuel de Kolozsvár qui se montra le plus original, car l’enseignement y était souvent dispensé par des médecins. Comme les unitariens n’avaient d’université de théologie qu’en Pologne, ils s’inscrivaient surtout à des facultés de médecine en Occident. Cependant, à leur retour ils devenaient souvent enseignants tout en exerçant la médecine. Ils enseignaient fréquemment dans les écoles unitariennes de Kolozsvár où on invitait également des professeurs polonais.
Parmi les professeurs étrangers appelés en Transylvanie au cours du XVIIe siècle, les plus renommés se trouvaient à Gyulafehérvár. Il faut citer en premier lieu Martin Opitz, un des meilleurs poètes allemands de son époque, qui s’y installa puis, déçu, retourna dans sa patrie d’origine. En 1629, dans la dernière année du règne de Bethlen, trois professeurs de l’Université d’Herborn, qui avait été dissoute, s’installèrent dans cette ville. Parmi eux, citons Johannes Alsted, encyclopédiste de grand renom, ainsi que Johannes Bisterfeld, qui était plutôt diplomate; les deux restèrent dans cette ville jusqu’à la fin de leurs jours.
A côté de ces étrangers, il faut citer le nom de Pál Kereszturi, professeur dont la personnalité fit grande impression à Gyulafehérvár. Plusieurs générations se rappelèrent ses enseignements. Il fut l’un des premiers à supprimer les distances qui séparaient le professeur de ses étudiants. Il ne se contentait pas d’interroger ses élèves sur la matière, mais il s’intéressait aussi au processus de cognition.
Pendant les années 1640, ce fut le collège de Várad qui devint le foyer scientifique le plus considérable de toute la Principauté. Dans son activité, il faut relever surtout les réformes de Mihály Kecskeméti. A Várad, les enseignants utilisaient les manuels de Comenius, de Ramus et d’Amesius, c’est là qu’on organisa, pour la première fois dans une école protestante, des représentations théâtrales; une série d’excellents professeurs y furent attirés. Le plus important d’entre eux était probablement György Martonfalvi, qui avait fait ses études aux universités des Pays-Bas. Il envisageait d’organiser l’enseignement des sciences naturelles mais, peu de temps après son arrivée en 1660, en raison du siège de Várad par les Turcs, le collège dut se réfugier à Debrecen.
Ces excellents professeurs qui, dans leur majorité, faisaient partie de l’intelligentsia ecclésiastique, contribuèrent considérablement à ce que cette couche sociale gagnât en importance au cours du XVIIe siècle. Ils étaient, certes, soutenus dans leur tâche par Gabriel Bethlen.
Pourtant, Bethlen contribua, de l’extérieur aussi, à ce processus en établissant un rapport privilégié avec l’un des éléments de l’intelligentsia ecclésiastique: les prédicateurs réformés. On ne saurait supposer, derrière ce geste, une quelconque prédisposition confessionnelle car Bethlen, d’une remarquable objectivité en tous domaines, l’était aussi en matière de religion. Sous son règne nul ne souffrit de discrimination à cause de sa foi; toutes les Eglises bénéficiaient de la tolérance égale du Prince.
C’était donc sans faire entorse à l’égalité des confessions qu’il se tourna vers les prédicateurs calvinistes. Tout simplement, Bethlen, comme d’autres monarques absolutistes de son époque, opta pour une religion régnante. Mais là aussi, il procéda de la même manière que pour son pouvoir: il n’opprima pas les autres, seulement entoura d’une estime particulière ses coreligionnaires. Bien qu’il n’admît pas d’ecclésiastiques au conseil princier, les dignitaires de l’Eglise réformée devinrent avec lui partie de l’élite dirigeante.
335Le poids social de la couche de l’intelligentsia ecclésiastique s’accrut ainsi à tel point que même ses éléments les plus éloignés de l’Eglise dominante, les prêtres roumains, en étaient affectés. En son temps, Gabriel Báthori avait supprimé leur statut de serf. Sous le règne de Bethlen et de ses successeurs, leur prestige s’accrut considérablement par rapport aux autres couches de la société roumaine. Leur nombre augmenta également pendant la première moitié du XVIIe siècle. Par exemple, dans le domaine de Fogaras, en 1632, 29 prêtres roumains vivaient dans 33 villages; en 1640, toujours sur ce même domaine, leur nombre avait doublé.
Seuls les Saxons semblent avoir esquissé une évolution contraire. Chez eux, l’assemblée de la «nation» imposait son contrôle aux gens de l’Eglise. Au milieu du siècle, les autorités civiles décidaient déjà pratiquement de tout, depuis les prêches à prononcer à l’église jusqu’à l’habillement de la famille des pasteurs. Cela était probablement en partie dû au fait que les Saxons restaient en dehors des visées de la politique religieuse des Princes, ce qui eut pour conséquence que leurs notables civils assuraient tout naturellement le patronat de l’Eglise. La haute culture de l’intelligentsia laïque saxonne y était également pour beaucoup. Ainsi, le juge-maître de Brassó, Michael Weiss, avait fait ses études dans des universités d’une plus grande réputation que tous ses pairs dans l’Eglise. Il ne leur devait donc pas de considérations particulières.
Le cas de Michael Weiss peut montrer en outre combien il est difficile de définir la catégorie d’intellectuel au XVIIe siècle. Car le diplôme et la fréquentation des universités ne sont pas, à eux seuls, des critères suffisants. Et la fonction ne détermine pas non plus la place d’une personne dans la société. Un autre bourgmestre, Tamás Borsos, de Marosvásárhely, en est un bon exemple. Pendant de longues années, il exerça des activités de diplomate mais, dans le même temps, il était toujours préoccupé par la gestion de ses domaines. En fin de compte, la majorité des détenteurs des plus hauts postes intellectuels siculiers, si on se fonde sur leur situation sociale, n’étaient finalement pas des intellectuels.
Ainsi, ce n’est qu’à partir de ses activités qu’il est possible de déterminer le cercle de l’intelligentsia laïque. Au cours du XVIIe siècle, son nombre connut une forte augmentation. Avec l’établissement des relations étrangères de la Principauté, de plus en plus d’intellectuels entrèrent dans la diplomatie. Il est vrai que Constantinople était la seule ville à recevoir une ambassade permanente de Transylvanie mais les représentants de la Principauté se retrouvaient aussi dans les autres cours importantes avec, parmi eux, des grands seigneurs ou des commis du courrier. La majorité provenaient pourtant de la petite noblesse et de l’intelligentsia citadine. Le cercle des fonctionnaires de l’administration d’Etat dut également s’élargir quelque peu, même si la structure de l’organisme d’Etat ne se modifia pas au XVIIe siècle. Par contre, la demande en intellectuels augmenta fortement dans les administrations locales, les comitats, les sièges sicules et les villes.
La couche inférieure des intellectuels laïcs travaillait dans les villages, bourgades ou sur les domaines et tirait profit de son savoir-faire acquis généralement en peu d’années scolaires. Parmi eux, les clercs qui servaient comme intendants dans les riches familles. Les régisseurs de domaine appartenant généralement à la petite noblesse ne peuvent être rangés qu’avec prudence dans cette catégorie car, même s’ils n’avaient que peu d’études derrière eux, ils possédaient une vaste expérience pratique et, dans leur majorité, ils avaient également leur propre exploitation, ce qui équilibrait leurs connaissances théoriques et pratiques.

 

 

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