Culture spirituelle

Teljes szövegű keresés

336Culture spirituelle
Après la situation catastrophique des premières années du XVIIe siècle, la vie spirituelle fut, en Transylvanie, la première à renaître de ses cendres. Le premier livre paru après la guerre fut édité à Kolozsvár en 1610. C’était un poème d’éducation morale en hongrois, puis une poétique en latin sortit de l’imprimerie de Szeben en 1611. La rapide régénération ne put cependant pas assurer la continuité, car l’esprit de discussion humaniste et réformateur de la fin du siècle précédent avait disparu pour céder la place au néo-stoïcisme qui se désintéressait des tempêtes de l’existence et cherchait le bonheur dans la réflexion.
La situation générale de la Transylvanie peut bien expliquer ce changement de mentalité. Les événements du début du siècle avaient prouvé que le pays continuait à être pris dans l’étau de deux grandes puissances et qu’il était impossible de modifier sa destinée. Quant aux Eglises, après de nombreuses et vaines discussions, elles avaient renoncé aux attaques mutuelles; désormais, elles se repliaient sur elles-mêmes.
Sur le sol de cette spiritualité régénérée, on vit se développer une culture laïque particulière. Ceci se reflète dans les chiffres des publications parues avant 1630. Sur les 18 publications parues en langue hongroise entre 1611 et 1630, dix n’étaient pas théologiques. Par contre, 62,5% des écrits parus entre 1631 et 1650 traitent de théologie ou sont des textes religieux. Ces données, cependant, n’offrent qu’un aspect statistique de la réalité. Car même les travaux religieux pouvaient avoir un contenu profane, et notamment scientifique. En effet, dans les prédications, on parlait souvent de maladies et, dans les préfaces aux travaux théologiques, des secrets de la nature. Dans les écrits religieux, on retrouve aussi bien des textes concernant les sciences occultes que les sciences naturelles nouvelles. De fait, bien que l’intelligentsia la plus qualifiée ne s’activât pas dans le domaine de la science, elle transmettait souvent sa culture profane à ses fidèles du haut de la chaire de l’église.
La culture transylvaine qui se développa au cours du XVIIe siècle se caractérisait, outre une laïcité incorporée à la vie religieuse, par un nombre accru de publications. Et ces publications laïques étaient elles-mêmes porteuses d’un contenu nouveau.
Les livres dont le nombre allait sans cesse augmentant furent pour la plupart édités par l’imprimerie princière de Gyulafehérvár. Cet atelier avait été fondé par Gabriel Bethlen, puis agrandi au cours des années 1630. Georges Ier Rákóczi fit venir pour l’imprimerie des caractères cyrilliques de Valachie, ce qui permit à celle-ci d’exécuter de nombreuses publications de langue roumaine à partir de 1639. La maison d’édition fondée à Várad, en 1640, par Ábrahám Szenci Kertész joua un rôle prépondérant dans la diffusion de la culture de langue hongroise. Ses activités n’étant pas influencées par des considérations idéologiques, elle édita l’unique livre jésuite transylvain de cette époque. Ce fut également elle qui publia les travaux de Comenius, ainsi que les canons de l’Eglise réformée. De 1640 jusqu’à la chute de Várad, survenue en 1660, 113 ouvrages furent publiés dont 70 en langue hongroise.
Le nombre de livres augmentait et leur contenu changeait: les événements du passé historique en étaient disparus et furent remplacés par les faits et gestes des princes contemporains, en premier lieu par les succès militaires de Georges Ier Rákóczi. On peut considérer comme nouveautés les travaux directement scientifiques, surtout linguistiques, comme les dictionnaires; on édita aussi un traité sur la traduction: la Petite grammaire d’István Geleji.
337Le grand intérêt pour la linguistique s’empara même de la famille princière. Georges II Rákóczi, alors qu’il n’était encore qu’héritier du trône, participa avec son frère Zsigmond, aux côtés de János Erdőbényei, à l’élaboration d’un dictionnaire. Le nombre des travaux linguistiques ne reflète que partiellement le grand intérêt porté, dans les années 1640, aux questions linguistiques. C’est à cette époque que fut lancée la première vague de modernisation de la langue hongroise et, bien que les discussions se fussent déroulées sur l’ensemble du territoire de la Hongrie, le centre en était incontestablement la Transylvanie. Deux partis luttaient l’un contre l’autre: les étymologistes et les partisans de la grammaire phonétique. Le premier groupe avait pour chef de file l’évêque István Geleji Katona, l’autre, Pál Medgyesi, prédicateur de la cour de Georges Ier Rákóczi. Plus tard, vers la fin du siècle, un imprimeur, qui avait fait ses études aux Pays-Bas, Miklós Misztótfalusi Kis, fit fusionner les deux courants.
A la même époque, le problème de la langue maternelle commença à préoccuper aussi les Roumains de Transylvanie. Mais, pour eux, la situation était autrement plus grave, comme le formulait l’évêque roumain de Gyulafehérvár, Ştefan Simion: il a été impossible de faire une traduction de la Bible intelligible pour tous les Roumains, puisqu’ils parlaient différemment. Sans doute, ne pensait-il pas aux seuls Roumains de Transylvanie, mais faisait allusion aux parlers différents des Roumains vivant dans divers pays. Ces différences auraient pu être surmontées par l’Eglise orthodoxe en place à la fois dans les voïvodats et dans la Principauté de Transylvanie si elle n’avait pas opté pour l’usage du slavon, afin de maintenir l’unité de l’orthodoxie orientale. A cette époque, en effet, elle ne jugeait pas encore nécessaire d’entrer en lice en faveur de la langue maternelle.
La Transylvanie vit donc, au début des années 1580, un arrêt brusque de l’usage du roumain à l’église, usage qui avait pris un élan si prometteur au XVIe siècle. Après quoi, cette langue demeurait confinée dans le milieu des Roumains de confession réformée. De fait, le premier Nouveau Testament intégral en roumain fut édité par l’imprimerie princière de Gyulafehérvár en 1648 pour les calvinistes roumains. Cette traduction, d’une importance inappréciable pour la langue littéraire roumaine, était due à l’effort de Ştefan Simion et d’un prêtre nommé Silvestru.
Cette corrélation entre l’expression roumaine et le calvinisme transylvain eut des conséquences toutes particulières. D’une part, il s’en suivit un rapport conflictuel entre le clergé roumain et la culture de langue maternelle, certains intellectuels tenant fermement à l’orthodoxie; d’autre part, le même clivage s’établit entre les civilisations en langue maternelle des voïvodats et de la Transylvanie. En effet, dans les voïvodats, la diffusion imprimée en langue roumaine prit son essor justement au milieu du XVIIe siècle et, comme cette culture restait fort attachée à l’orthodoxie, elle devait son épanouissement en grande partie à la polémique avec la culture ecclésiastique transylvaine.
Les Saxons, eux, ne rencontraient aucune difficulté quant à l’usage de leur langue nationale. Notamment parce qu’ils n’avaient jamais cessé de recevoir les produits de la culture allemande, devenue de plus en plus unie depuis la Réforme. Néanmoins, ils gardèrent un certain particularisme voulu: les textes allemands littéraires considérés comme classiques étaient lus dans les écoles selon les dialectes saxons. Les préoccupations linguistiques se traduisaient chez eux par un effort pour découvrir les origines locales de leur langue. Ils se livraient à des spéculations étymologiques fondées sur les légendes de continuité Gètes-Goths-Saxons datant du XVIe siècle.
338Cette période d’histoire de la culture débutant dans les années 1630-1640 se caractérisait aussi, outre le grand intérêt porté à la linguistique, par l’attention particulière consacrée à l’histoire et aux sciences médicales. Un livre de mathématiques fut édité en hongrois, mais ce n’était qu’un simple feuillet aidant seulement à faire des calculs élementaires. Cependant, cette historiographie et cette science médicale se contentaient de satisfaire des besoins quotidiens. L’historiographie se distinguait dans la recherche des causes de la catastrophe de l’expédition polonaise de 1657, tandis que la science médicale cherchait les causes des grandes épidémies qui déferlaient de par le pays.

 

 

Arcanum Újságok
Arcanum Újságok

Kíváncsi, mit írtak az újságok erről a temáról az elmúlt 250 évben?

Megnézem

Arcanum logo

Az Arcanum Adatbázis Kiadó Magyarország vezető tartalomszolgáltatója, 1989. január elsején kezdte meg működését. A cég kulturális tartalmak nagy tömegű digitalizálásával, adatbázisokba rendezésével és publikálásával foglalkozik.

Rólunk Kapcsolat Sajtószoba

Languages







Arcanum Újságok

Arcanum Újságok
Kíváncsi, mit írtak az újságok erről a temáról az elmúlt 250 évben?

Megnézem