La liquidation du «Provisorium» et la Diète «unioniste» de Kolozsvár

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La liquidation du «Provisorium» et la Diète «unioniste» de Kolozsvár
Si la politique de Schmerling n’était pas parvenue à briser la résistance des libéraux hongrois, elle avait obtenu des résultats dans son assouplissement. Les années d’absolutisme n’apportèrent pas un redressement économique à la classe des propriétaires. Il fallait de l’argent pour la vie publique, et ils devaient pratiquement financer l’administration pendant toute la période Mikó. Leurs propriétés mal délimitées et encore non régularisées n’obtenaient pas de crédit et s’en trouvèrent dépréciées. Selon le comes roumain de Fogaras, bien informé, on aurait pu acheter toutes les terres de Transylvanie pour quelques millions. La nécessité de trouver une issue renforça le camp de ceux qui désiraient une compromission avec la Cour.
Au printemps de 1865, l’«article de Pâques» de Deák donne le coup d’envoi aux préparatifs du compromis. Deák affirmait qu’il était possible d’accorder les intérêts hongrois, les lois de 1848 avec «la stabilité de l’Empire» et soulignait que l’une des exigences suprêmes des libéraux hongrois était que, dans la partie autrichienne de l’Empire également, il fallait assurer un gouvernement constitutionnel. Dans le cours des préparatifs au compromis, on congédia, le 26 juin 1865, les chanceliers hongrois Zichy et transylvain Nádasdy et ce dernier fut remplacé par un général de cavalerie, le comte Ferenc 524Haller. L’âme du système, Schmerling, tomba à son tour et son successeur fut le comte Belcredi. Vienne se résigna à restaurer l’union. François-Joseph manda auprès de lui Şaguna (nommé, en 1864, archevêque indépendant des Roumains orthodoxes de Hongrie et de Transylvanie) et le comes saxon Konrad Schmidt, auxquels il communiqua son intention d’aboutir à un compromis et fit la promesse de garantir, dans la mesure où Saxons et Roumains pourraient s’adapter à la nouvelle situation, les droits nationaux aux non-Hongrois.
Le souverain convoqua, pour le 19 novembre 1865, une nouvelle Diète à Kolozsvár dont «l’unique et exclusif objet serait la renégociation de l’article de la loi 1 de 1848 portant sur l’union de la Hongrie et de la Transylvanie». L’administration fut à nouveau restaurée et les organismes formés en 1861 commencèrent immédiatement à fonctionner dans leur ancienne composition.
Pour les nouvelles élections, on fixa le cens en prenant en considération les lois électorales de 1791 et de 1848, ce qui le fit remonter par rapport à celui de 1863. Malgré le relèvement du cens, on peut supposer (faute de données sûres, nous sommes réduits à des évaluations) qu’il y eût plusieurs milliers d’électeurs supplémentaires par rapport à 1863. Les membres de la petite noblesse rurale, qui représentaient la réserve des forces politiques hongroises, purent à nouveau voter selon «l’ancien droit».
Ce nouveau virage et cette nouvelle loi électorale assenèrent un coup à l’intelligentsia roumaine. Le vice-président roumain du Gubernium jugea que ces expériences ne tiendraient pas l’épreuve du temps et qu’il fallait s’attendre à leur échec. Il incita à la résistance l’archevêque uniate Şululiu et ses partisans qui, suivant l’exemple des Hongrois, tentèrent le boycottage, mais échouèrent faute de pouvoir accorder leurs actions. Au dernier moment, Bariţiu et ses partisans se décidèrent à participer aux élections. L’Universitas saxonne s’opposait à ces nouvelles mesures mais elle se montra cependant disposée à participer à la Diète et elle accepta finalement l’union en échange de l’assurance préalable de la constitution en municipalités de la minorité saxonne.
Aux élections de novembre, le soutien apporté par le souverain à l’union eut un effet psychologique de même que le rehaussement du cens électoral amenant la réduction du cercle des électeurs roumains. Le camp de ceux qui s’opposaient à l’union ou qui y posaient des conditions se constituait des 14 députés roumains élus (et des 34 «régaliens»). Face aux 59 députés hongrois élus (et aux 137 «régaliens»), le camp des députés roumains et saxons (30 élus et 20 «régaliens») ne faisait pas le poids. Même sans les «régaliens», les partisans de l’union étaient majoritaires.
Le 19 novembre 1865, le baron Ferenc Kemény, qui avait présidé celle de 1848, ouvrit la session qui, curieusement, ne fut considérée comme tout à fait valable par aucune force politique importante. Les Roumains qualifièrent sa convocation d’illégale et exprimèrent le souhait de poursuivre la Diète de Szeben. La majorité des députés hongrois la tinrent simplement pour une conférence d’importance régionale ayant pour tâche de mettre à nouveau sur pied l’union de 1848. Les pourparlers de conciliation préliminaires entre nationalités n’aboutirent pas et les débats commencèrent avec une participation de 32 députés roumains seulement sur les 46. Les autres s’absentèrent ostensiblement. Aux séances les délégués prirent position sur la question de l’union par de belles harangues, réitérant les arguments accumulés entre 1848 et 1865. Malgré la protestation de Şaguna et de Maager, malgré les voix des 29 Roumains et 26 Saxons, la proposition hongroise fut adoptée par 166 voix (dont 4 roumaines et 8 saxonnes). Celle-ci qualifiait l’union de nécessaire en 525partie d’après le droit historique, en partie eu égard à la situation de grande puissance de l’Empire qui exigeait le rétablissement de l’intégrité territoriale de l’Etat hongrois. Elle affirmait également que l’union était vitale pour la Transylvanie, vu le retard économique, l’appauvrissement de la population et son incapacité de payer l’impôt. L’essor matériel ne pouvait être attendu que «d’un rassemblement des forces et des intérêts naturels et légitimes». Enfin, elle constatait, à propos de l’égalité des droits des peuples non-hongrois: «le coeur paternel du souverain et le libéralisme reconnu du législateur hongrois»,* offrent assez de garanties pour le respect, sur la base de l’égalité des droits des citoyens, des intérêts des confessions et des nationalités.
Erdélyi Hírlap, 28 décembre 1865; L. ÜRMÖSSY, Tizenhét év… 25.
A la résolution fut annexée la prise de position de la minorité roumaine présentée par Şaguna, qui exigeait une diète à convoquer selon les prescriptions de 1863 afin que les Roumains puissent débattre de l’union sur les bases d’une loi électorale plus favorable. Parmi les avis particuliers saxons, également en annexe, l’un faisait dépendre l’union de la garantie des droits séparés pour les nationalités. Les séances furent ajournées jusqu’à l’arbitrage royal qui arriva par courrier, encore qu’après le discours unioniste de François-Joseph prononcé à l’ouverture de la Diète de Pest, cela ne fut plus qu’une formalité.
Le 10 janvier 1866, on donna lecture du message royal qui «permettait» à la Transylvanie d’envoyer des délégués à la Diète de Pest, mais il tenta de faire dépendre l’entrée en vigueur de l’union de la clôture des pourparlers de compromis austro-hongrois et précisa en particulier qu’il souhaitait satisfaire au préalable les exigences juridiques justifiées des confessions et des nationalités. Pour les Saxons et les Roumains, cela était déjà bien peu, tandis que les libéraux hongrois voyaient dans l’effort de souligner les préalables, une stratégie visant à obtenir des voix pour la Diète de Pest. Cependant, ils turent leur ressentiment et la Diète «unioniste» de Kolozsvár prit fin avec la déclaration «Nous nous sommes beaucoup rapprochés de la réalisation de notre objectif.»
Par cet acte prit fin la séparation de la Transylvanie. Ce ne fut pas la pression des forces politiques hongroises transylvaines qui conduisit au rétablissement de l’union, car celui-ci fut aussi un préalable au succès des pourparlers de compromis, qui devaient apporter la stabilité à la Monarchie. Une grande part revenait, certes, à la force politique la plus puissante de Transylvanie, le camp des libéraux hongrois, qui pouvait empêcher la «stabilisation» de la Transylvanie détachée, conformément au projet centralisateur de l’Empire, en pren.ier lieu contre la Hongrie.
Le rétablissement de l’union apportait à la Transylvanie la possibilité de s’intégrer non plus comme province limitrophe pauvre, mais comme partie d’un ensemble plus développé aussi bien économiquement et socialement que politiquement, dans une Monarchie des Habsbourg qui avait pris la voie de l’essor capitaliste – bref, c’était là un moyen de rallier les processus de croissance économique européens.
La grande question de l’avenir était de savoir quelle marge l’union pouvait offrir au développement politico-culturel des nations et quelles chances les conditions désormais plus favorables pouvaient fournir pour surmonter le retard socio-économique historiquement accumulé, et devenu depuis longtemps source de tensions.

 

 

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