La Seconde guerre mondiale et la Transylvanie divisée

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La Seconde guerre mondiale et la Transylvanie divisée
Après la prise du pouvoir des nazis, les rapports de force se modifient en Europe centrale et du Sud-Est. En quelques années et la Hongrie et la Roumanie passent dans la sphère d’influence de l’Allemagne. La classe dirigeante hongroise soutient, avec quelques réserves cependant, les puissances fascistes, ce qui lui permet de consolider ses positions internationales. En 1938, elle accède à l’égalité des droits en matière d’armement. La Petite Entente lui donne son agrément, ce qui, de sa part, n’est plus une concession, mais plutôt une résignation aux nouveaux rapports de force. Affaiblie, la Petite Entente cesse d’exister après la liquidation de la Tchécoslovaquie en 1938-39.
Devant la nouvelle donne, la Roumanie met fin, de son côté, à l’orientation exclusivement anglo-française de sa politique extérieure et adopte une politique d’équilibre entre ses anciens protecteurs et Berlin. Le paradoxe de la situation est que, tandis que la Hongrie fait appel à l’aide allemande pour faire 640aboutir ses visées révisionnistes, la Roumanie tente de gagner le bouclier allemand contre les prétentions hongroises. Conclu en mars 1939, un accord économique germano-roumain de grande envergure accorde un répit de courte durée à la Roumanie. Prenant conscience de l’inutilité de compter sur une aide allemande, Budapest mûrit un projet d’un autre ordre: celui de mener seul une guerre contre la Roumanie à un moment où la situation internationale est propice à cette entreprise. Or, c’est là lourdement surestimer la force militaire hongroise aussi bien que les conflits intérieurs du pays voisin. En automne 1939, Ribbentrop prévient que l’Allemagne ne tolérerait pas l’agression contre la Roumanie. De son côté, l’Italie invite le gouvernement hongrois à la modération. L’idée d’une telle action est d’autre part réprouvée par les puissances occidentales. En février 1940, le gouvernement Teleki renonce à ce projet militaire et fait part de sa décision à Londres et à Paris.
Le printemps de 1940 est, dans la politique hongroise, une période de neutralité pro-allemande. Informé d’un projet allemand d’éventuelle occupation des champs pétrolifères roumains, Budapest cherche à sonder la position britannique dans l’hypothèse d’une ouverture de la frontière magyare aux troupes allemandes en transit. Sur les conseils de Londres, Pál Teleki opte pour le maintien de la neutralité armée. Cependant l’offensive allemande à l’Ouest crée une situation nouvelle. Le gouvernement hongrois saisit cette occasion pour revenir sur la question transylvaine, d’autant que le passage de la Roumanie aux côtés de l’Allemagne hitlérienne apparaît au grand jour. Le Ier juillet, le gouvernement roumain a résilié les garanties britanniques et rendu publique une déclaration qui officialise la volte-face de sa politique extérieure. Le roi nomme immédiatement un gouvernement pro-allemand auquel participent même les dirigeants de la Garde de Fer. Encouragé par l’exemple de la Bessarabie rétrocédée à l’Union Soviétique, le gouvernement hongrois arrête, le 27 juin, la décision de faire aboutir ses revendications territoriales et adopte les mesures militaires. En juillet, Hitler convoque le premier ministre Teleki et lui déclare qu’il prendra personnellement en main le a règlement» de la question de la Transylvanie. Il cherche une solution qui corresponde le mieux à ses préparatifs de guerre contre l’URSS et qui lui assure le pétrole roumain, le blé hongrois et le réseau ferroviaire des deux pays pour sa guerre à l’Est. Il amène la Roumanie à entamer des négociations avec la Hongrie sur la rétrocession de certains territoires transylvains. Or les pourparlers hungaro-roumains des 16, 19 et 24 août, à Turnu Severin, ne sont rien d’autre qu’un dialogue de sourds: la partie hongroise réclame avant tout la rétrocession de vastes territoires, tandis que la partie roumaine – peut-être pour temporiser – propose en premier lieu des échanges de population. Le gouvernement hongrois en revient à l’idée d’action militaire séparée, tandis que – selon certaines sources – Bucarest soulève à Berlin l’idée d’arbitrage chère à Hitler qui y pense depuis un certain temps. Le 27 août, celui-ci fait son option et choisit, parmi les variantes possibles élaborées par des experts allemands, celle du découpage de la Transylvanie. Il convoque à Vienne les représentants des gouvernements hongrois et roumain. Après une courte hésitation, le gouvernement hongrois accepte l’arbitrage, le Conseil de la couronne roumain se prononçant dans le même sens.
Promulgué le 30 août 1940, le second arbitrage germano-italien de Vienne réannexe à la Hongrie la partie nord et est de la Transylvanie, soit 43 492 km2. Mal élaboré sur le plan ethnique et plus encore en matière de géographie économique, cet arbitrage est de nature à faire jouer la devise «divide et impera». Ethniquement, la Transylvanie du Nord représente 1,3 million de 641Hongrois, 1,02 million de Roumains et quelque 45 000 Allemands.* Certains départements réannexés à la Hongrie sont à majorité roumaine (Beszterce-Naszód ou Máramaros). D’un tracé capricieux, la frontière coupe en deux des entités économiques, prive des villes de leurs arrières traditionnels et suscite des difficultés absurdes en matière de communication (la Terre sicule n’étant pas accessible par chemin de fer sur territoire hongrois).
ZOLTÁN FOGARASI, A népesség anyanyelvi, nemzetiségi és vallási megoszlása törvényhatóságonként 1941-ben (La répartition de la population par municipalités selon la langue maternelle, la nationalité et la confession en 1941 ), Magyar Statisztikai Szemle, 1944, vol. I, 1 sqq. – D’après les données roumaines, le nombre des Roumains était de 1 171 000 (49,1%), celui des Hongrois de 912 000 (38,2%). Analele Institutului Statistic al României, Bucureşti, 1942, vol. I, 340 sqq.
Sur le plan politique, l’arbitrage a pour résultat que tant la Hongrie que la Roumanie deviennent les jouets de Hitler. La politique allemande fait dépendre le sort ultérieur de la Transylvanie de la participation de l’une et de l’autre à la guerre contre l’Union soviétique. Budapest espère de la bonne grâce des Allemands la conservation des territoires récupérés et Bucarest place son espoir en cette même Allemagne pour reconquérir les territoires perdus. Certes le premier ministre Teleki affiche, face aux Roumains, «une compréhension fraternelle et une coopération d’esprit pacifique», mais les mesures prises par son gouvernement et plus encore par son administration, ainsi que les tensions provoquées par une haine nationale revigorée, font que son discours reste lettre morte.
Une centaine de milliers de Roumains ont fui le régime hongrois installé en Transylvanie du Nord, surtout des fonctionnaires et des intellectuels, leur nombre a monté, jusqu’en 1944, à 200-220000. L’armée hongroise venue début septembre prendre possession des territoires qui lui sont accordés par l’arbitrage de Vienne n’a pas rencontré de résistance et, malgré cela, plusieurs incidents et, à Ipp et Ördögkút, de graves atrocités sont signalées, ces dernières perpétrées par un bataillon qui a tué nombre d’habitants roumains. L’administration militaire hongroise expulse même des intellectuels roumains que Teleki prévoyait de coopter comme députés au Parlement.
Quelque 100-150 000 Hongrois ont fui la Transylvanie du Sud où on avait pris contre eux des mesures discriminatoires et procédé à des incarcérations et à d’autres privations de droits, le tout étant aggravé par les crises que traversait l’Etat roumain et qui ajoutaient encore au sentiment d’insécurité.
A partir de là, la politique des nationalités s’en tient à la réciprocité expulsion d’un côté attire expulsion de l’autre, emprisonnement suscite emprisonnement, fermeture d’école aura pour réponse fermeture d’école. Les comités d’officiers germano-italiens chargés de l’examen des plaintes exprimées des deux côtés, renvoient les deux gouvernements dos à dos, sur quoi ceux-ci ne tardent pas à protester au lieu de prendre des mesures effectives.

 

 

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