La résistance hongroise

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La résistance hongroise
L’instauration de l’absolutisme portait le plus grand coup à la communauté hongroise de Transylvanie. Beaucoup émigrèrent ou furent réduits au silence. La mort contribua à éclaircir les rangs des réformateurs libéraux qui n’avaitent jamais été bien organisés. En 1849 disparut Dénes Kemény, au printemps de 1850 mourut Wesselényi, l’un des piliers de l’opposition réformiste «des deux patries sueurs», en 1851 János Bethlen, le libéral tacticien, en 1853 Károly Szász, le politicien savant. Le camp libéral transylvain perdit beaucoup de sa physionomie autonome et, par manque de personnalité de premier plan, il se modela, par la suite, sur le comportement politique des libéraux de Hongrie.
Ce fut l’aile droite de l’aristocratie qui, seule, disposa d’une légère marge de manœuvre politique. Parmi ces aristocrates transylvains, l’influence du baron Sámuel Jósika fut au début la plus importante. Puis le refus officiel opposé à ses tentatives, que la presse viennoise, non sans raison, qualifia de réactionnaires, poussa lentement l’aristocratie conservatrice vers la passivité.
A cette époque, et déjà de façon générale, la résistance passive de Ferenc Deák servait d’exemple pour toute la Hongrie et guidait le comportement de la noblesse libérale possédant des propriétés foncières moyennes. Une partie importante de celle-ci ne fut pas seulement exclue du pouvoir, mais elle s’y déroba d’elle-même, voire, dans la mesure du possible, bcycotta les mesures des autorités, excluant, la plupart du temps, les fonctionnaires de son milieu. Cette position de la noblesse et de l’intelligentsia influençait la conduite des paysans et des bourgeois. Le témoignage des nombreux procès de lèse-majesté de l’époque apporte la preuve que ces catégories soulignaient leurs traditions «quarante-huitardes» sous une forme plus simple et souvent plus radicale.
Les Hongrois espérèrent longtemps un nouveau rebondissement de la lutte pour la liberté, et dans l’attente, ils rêvaient à l’apparition de Kossuth à la tête d’armées de libération, tandis que même une partie des Roumains mettait sa foi dans le retour de Bem.
Les émigrés hongrois, roumains et polonais étaient, dès 1850, convaincus qu’une insurrection armée éclaterait rapidement en Transylvanie.
Dans le courant de l’été 1851, l’ex-colonel József Makk lança un mouvement. Les comploteurs pensaient qu’au moment de la révolution paneuropéenne, attendue pour 1852 («l’explosion européenne»), les Sicules, munis d’armes envoyées via la Moldavie, se soulèveraient, puis ce serait le tour des Roumains qui, avec la prise de Nagyszeben et de Gyulafehérvár, deviendraient les maîtres de la Transylvanie et, de là, l’offensive s’étendrait vers les parties centrales de la Hongrie. Bien entendu, les autorités eurent vent des 508préparatifs. A la fin de 1851, elles perquisitionnèrent les quartiers secrets de Makk, à Bucarest, et des documents tombèrent aux mains des Autrichiens. En janvier 1852, les incarcérations commencèrent en Transylvanie. Le détachement de guerilla constituée pour libérer les prisonniers fut liquidée. Après une longue enquête, sept personnes furent exécutées et des douzaines de personnes, dont des femmes, furent frappées de lourdes peines de prison.
Avec la liquidation de la conjuration des Sicules, le plus grand mouvement clandestin de résistance contre l’Empire habsbourgeois essuya une défaite. Le combat contre l’absolutisme ne fut désormais possible qu’au niveau de la politique. La direction de la résistance glissa des mains des éléments démocrates-plébéiens, qui avaient joué un rôle central dans l’organisation secrète, aux mains des propriétaires fonciers libéraux. Ce camp, faisant appel aux traditions anciennes, utilisa les associations économiques et culturelles et, indirectement, toute la vie de société comme cadre d’organisation politique.
Au-delà du Mont Bihar, ce fut le comte Imre Mikó, considéré comme le «Széchenyi de la Transylvanie», qui prit la tête de ces efforts. Aristocrate modérément libéral, il était, après la mort des grands libéraux, quasiment le seul, parmi les personnes en vue, à pouvoir assumer cette tâche. Les largesses des aristocrates gagnés par Mikó et, à leur suite, celles des bourgeois sauvèrent le Théâtre National de Kolozsvár, qui luttait contre la faillite. Ils fondèrent, en 1855, la Société du Musée Transylvain qui devint plus tard un véritable centre culturel. La Société Economique Transylvaine fit le point sur l’état de l’industrie et de l’agriculture en recourant à des voyages d’études, à des expositions; par la diffusion des nouvelles connaissances professionnelles, elle tenta de susciter un essor de l’économie. Tout ceci suppléa à une vie politique réelle.
Tirant l’enseignement de 1848, les émigrés reconnurent qu’ils ne pouvaient conquérir l’indépendance de la Hongrie sans le soutien des Roumains et des Serbes. A cela, les libéraux roumains de Valachie, qui avaient émigré devant l’échec de la révolution valaque et l’occupation turco-russe, se proposèrent comme les meilleurs partenaires. Les antagonismes nationaux étaient, bien entendu, difficiles à reléguer à l’arrière-plan mais, afin d’obtenir le soutien des puissances occidentales, les deux parties mirent l’accent sur le compromis.
En 1850, des pourparlers débutèrent à Paris, à l’initiative des Polonais, sur la constitution d’une fédération hungaro-roumano-serbe. Nicolae Bălcescu esquissa un projet de Fédération des Etats Danubiens avec un gouvernement tripartite et alternance de siège, sans compétence dans les affaires intérieures des trois pays fédérés. L’opinion des Hongrois était divisée; Bertalan Szemere et László Teleki, qui étaient les promoteurs de l’idée, furent finalement mis en minorité. En effet, les Roumains exigeaient pour eux une autonomie territoriale, tandis que les Hongrois se réclamaient du droit historique et se refusèrent à aller au-delà de la loi sur les nationalités établie à Szeged en 1849. Seul le comte Teleki alla jusqu’à reconnaître que la transformation des nationalités en nations demandait des concessions territoriales de la part des Hongrois. Mais il quitta rapidement Paris, tandis que Bălcescu, atteint d’une maladie mortelle, reprit ses recherches en histoire. L’activité des autres émigrés se réduisit aux querelles journalistiques ressassant les anciens points de vues.
Kossuth, qui vivait en Turquie, s’opposa au projet de Bălcescu car il y voyait plutôt le moyen de détacher la Transylvanie. A l’instigation de la Comission Centrale Démocratique d’Europe, fondée à Londres par Mazzini, il élabora, en 1851, un projet de constitution qui proposait une double structure, étant donné la variété ethnique du pays. Il tenta de concilier la prépondérance 509politique des Hongrois, apportée par le développement historique, avec les efforts d’autonomie des minorités et ce dans le cadre d’un pays démocratique fondé sur le suffrage universel à tous les niveaux. Outre des comitats démocratisés, autonomes, les différentes organisations des nationalités respectives auraient constitué les garanties de l’égalité des droits ainsi que les fondements d’une vie culturelle, religieuse et nationale. Peut-être l’opinion hongroise aurait-elle accepté le projet mais l’émigration roumaine ne le considérait pas comme satisfaisant car il n’y était fait mention d’aucune forme de séparation de la Transylvanie de la Hongrie.
En dépit des différends, les deux parties se montraient disposées à poursuivre la collaboration: la politique mondiale leur donna l’occasion de l’expérimenter à nouveau.

 

 

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