La mise en place du système de domination de la bourgeoisie roumaine

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La mise en place du système de domination de la bourgeoisie roumaine
La révolution et les mouvements de masse brisèrent l’ancien régime et neutralisèrent ou mirent en fuite la plupart de ceux qui, des dizaines d’années durant, avaient bloqué la voie vers le pouvoir devant le Parti National Roumain qui pouvait tenter désormais de prendre en main le pouvoir politique.
Le gouvernement de Károlyi traitait en effet la bourgeoisie roumaine de façon démocratique: certes, il n’aurait guère pu agir autrement. Budapest «a non seulement permis aux Roumains d’organiser des conseils nationaux et des gardes civiles, mais les y a même encouragés puisque le gouvernement considérait ceux-ci comme des organes, quoique autonomes, de l’Etat»* et il fit verser à ces gardes des sommes considérables. Les gardes nationales roumaines contribuèrent à rétablir l’ordre, et, vers la mi-novembre, elles étaient incontestablement les forces les plus efficaces du maintien de la sécurité.
Les négociations de paix hongroises I. (Budapest, 1920), 384.
Au début, les autorités hongroises et les conseils roumains avaient entretenu des rapports cordiaux. Le mouvement républicain en expansion et la radicalisation de la société hongroise accélérèrent, semble-t-il, le processus d’émancipation de la bourgeoisie roumaine. «En ce qui nous concerne, nous Roumains, 609nous devons la considérer (la révolution – Z. Sz.) comme une catastrophe. Nous devons par tous les moyens possibles nous efforcer de conférer un caractère national à cette révolution» écrivait leur organe, en soulignant que (de Conseil National Roumain n’est pas l’enfant d’une seule révolution». «… Que personne n’attende de nous que nous suivions l’exemple des Budapestois, c’est-à-dire que nous devenions républicains, révolutionnaires et ennemis de la dynastie; nous ne l’avons pas été jusqu’ici et nous n’avons aucune raison de l’être dans l’avenir» … «Nous nous séparons d’eux … et nous allons suivre notre chemin … en nous préservant du sort des Budapestois, car nous ne souhaitons pas être conduits là où nous ne voulons pas aller, arriver là où nous ne voulions pas arriver.»*
Românul, 7 décembre 1918, 12 novembre 1918; Drapelul, 19 novembre 1918. Voir encore VASILE LIVEANU, 1918. Din istoria luptelor revoluţionare din Romînia (De l’histoire des luttes révolutionnaires en Roumanie), Bucureşti, 1960, 507, 510, 547-548.
Le Conseil National Roumain qui, entre-temps, s’était transféré à Arad, tenta d’organiser une force armée indépendante. Le Conseil central des soldats et officiers siégeait à Vienne; Maniu y forma aussi, avec une centaine d’officiers, le conseil militaire roumain de Vienne qui s’appuyait sur un régiment d’infanterie (de nationalité roumaine) de 5 000 hommes tout en ayant également des soldats à Wiener-Neustadt. Cette action avait pour but de renvoyer en Transylvanie les soldats roumains de l’armée austro-hongroise qui refluaient des fronts. De cette manière le Conseil Roumain aurait possédé une immense force armée constituée de 50 000 hommes environ, ce qui aurait considérablement augmenté le poids d’Arad vis-à-vis de Budapest, voire même vis-à-vis de Bucarest. Un certain nombre de soldats étaient en effet arrivés en Transylvanie, mais vu l’incertitude qui planait sur le sort du Banat, le commandement serbe avait jugé bon de démobiliser la «Légion Roumaine de Prague» fort bien équipée, qui rentrait de Bohême par un chemin de détour et passait pas là. L’espoir d’une armée roumaine de Transylvanie s’était évanoui.
Bientôt, après la révolution hongroise, le 5 novembre, on divulgue le message de Lansing qui fait savoir que le président américain «sympathise avec l’idée de l’unité nationale des Roumains actuellement dispersés. Les EtatsUnis ne manqueront pas d’exercer, en temps opportun, leur influence afin que le peuple roumain puisse satisfaire ses justes prétentions politiques et territoriales.»* Ainsi, toutes les puissances victorieuses avaient assuré de leur soutien les revendications territoriales de la Roumanie, ce qui signifiait que l’union de la Transylvanie avec la Roumanie se ferait au besoin par la force. Le 9 novembre, même Berlin fit savoir au gouvernement roumain qu’a il traiterait avec bienveillance les aspirations roumaines en Transylvanie», si la Roumanie n’inquiétait pas l’armée de Mackensen en train de quitter le pays.
BENEDEK JANCSÓ, A román irredentista mozgalmak története, op. cit., 123.
Les nouvelles conditions mirent les hommes politiques roumains de Transylvanie en action. Ils cherchaient à consolider leur position pour pouvoir garder et augmenter leur autonomie dans toute situation nouvelle. Le 9 novembre, sous prétexte de maintenir la sécurité matérielle et publique ainsi que le droit à l’autodétermination nationale, le Conseil National Roumain d’Arad adressa un «ultimatum» au «gouvernement du Conseil National Hongrois» en l’invitant à céder la souveraineté sur la Hongrie orientale. Le territoire demandé comprenait, outre la Transylvanie historique, les comitats de Torontàl, de Temes, de Krassó-Szörény, d’Arad, de Bihar, de Szilágy, de 610Szatmár, de Máramaros, «ainsi que les régions roumaines de Csanád, de Békés et d’Ugocsa».* Le conseil roumain voulait prendre le pouvoir en vertu de la continuité juridique, et demandait au gouvernement hongrois de soumettre toutes les institutions et autorités à sa dépendance et d’adresser une proclamation en ce sens aux habitants du pays.
Lettre du Conseil National Roumain: OL Nemzetiségi Ügyek Minisztériuma 1918, vol. IX, 240.
Le gouvernement hongrois délibéra sur le mémorandum en conseil des ministres élargi.
Même les nationalistes, tels Apáthy et le comte István Bethlen, consentirent à accepter la proposition de Jászi, ministre des Nationalités, qui voulait résoudre le problème de la Transylvanie par la voie de négociations avec les Roumains et par la création d’une confédération cantonale à la Suisse. L’opinion publique hongroise espérait beaucoup du voyage de Jászi à Arad; pourtant, les journaux transylvains avançaient, dès le 9 novembre, qu’une partie de la Transylvanie serait évacuée. Si ces négociations peuvent aboutir, «nous pourrons empêcher le rattachement de la Transylvanie à la Roumanie, sauvegarder notre intégrité territoriale contre les Tchèques et jeter les bases d’un Etat fédératif», affirmaient les milieux gouvernementaux dans un élan d’optimisme officiel.*
Magyarország, 12 novembre 1918.
La délégation gouvernementale arriva le 13 novembre à Arad avec quelques membres de la Commission de Transylvanie ainsi que des délégués des conseils nationaux saxons et souabes de Transylvanie. Jászi déclara aux journalistes: «Si les Roumains souhaitent sérieusement la paix, nous prendrons une position telle qu’ils ne pourront s’y dérober.»*
JÁNOS KOMÁROMI, Jászi Aradon (Jászi à Arad), Új Magyar Szemle, 1920, n° 1, 27-35.
En raison de la protestation des Roumains, les représentants des conseils transylvains non roumains ne purent participer aux négociations qu’à titre d’observateurs bien que (selon les calculs de Jászi), sur les 6,8 millions d’habitants du territoire revendiqué, seuls quelque 2,9 millions fussent de nationalité roumaine. Cette revendication éliminatoire indiquait que les dirigeants roumains interprétaient de façon exclusive le droit à l’autodétermination.
Jászi exposa à Arad le projet d’un nouveau pays démocratique où l’on pourrait vivre ensemble. Il offrit le droit à l’autodétermination et le plein pouvoir gouvernemental pour toutes les régions où les Roumains vivaient en masses compactes ou en majorité absolue. Ils auraient pu se représenter aux négociations de paix également. Son projet rognait considérablement les revendications territoriales des Roumains. II traçait la frontière occidentale du territoire à céder suivant la ligne d’Orsova–Élesd–Zilah–Visóvölgy et, outre cela, il voulait créer un système d’îlots compliqué, conformément à la situation ethnique de la Transylvanie. (Ainsi, la Terre sicule et la région de Kolozsvár seraient devenues des îlots hongrois et l’autonomie hongroise aurait été accordée à Petrozsény, à Vajdahunyad, à Resica et à Lugos tandis qu’on aurait constitué trois îlots roumains sur le territoire hongrois.) Jászi proposa encore qu’une commission internationale contrôlât sur place la justesse des données ethniques de l’Office Hongrois de Statistiques. Il promit aux Roumains un poste de ministre au gouvernement et émit le souhait de créer des organismes communs pour l’administration des affaires communes. Entendant tout cela, les dirigeants roumains soupçonnèrent non sans raison que 611Jászi voulait présenter des faits accomplis aux négociations de paix. Alors qu’eux cherchaient une autre solution.
Le lendemain, arriva la nouvelle de la convention d’armistice, signée par Károlyi et Franchet d’Esperey, le 13 novembre, à Belgrade, qui laissait l’administration de toute la Hongrie dans la sphère de compétence du gouvernement, quoique les troupes de l’Entente pussent avancer jusqu’à la rivière Maros. Cette nouvelle encouragea la délégation hongroise mais ne changea pas la marche des négociations. Les délégués roumains donnèrent une réponse négative à la proposition des Hongrois en déclarant que les «solutions provisoires» ne fournissaient aucune garantie pour le maintien de l’ordre public et de la sécurité personnelle et matérielle sur le territoire revendiqué. Après des marchandages réitérés et inutiles, Jászi posa la question: En fait, que veulent les Roumains? – La sécession totale, répondit Maniu.
Les négociations se terminèrent donc sans résultat. Le gouvernement de Károlyi souhaitait sincèrement la résolution démocratique du problème des minorités. Il aurait voulu maintenir l’intégrité du territoire sur des bases toutes neuves, fédératives. Il ne put cependant consentir à la sécession des régions entières du pays.
Les dirigeants roumains remirent la solution définitive à l’armée de l’Etat roumain et aux négociations de paix. Ils omirent de proclamer unilatéralement la prise du pouvoir, car elle «susciterait une immense confusion auprès des peuples de Hongrie et cette confusion serait susceptible de bouleverser complètement un ordre qui reposait sur une base instable».* Néanmoins, la prise du pouvoir commençait à se réaliser.
Aradi Hírlap, 15 novembre 1918.

 

 

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