Villages, maisons, monuments architecturaux de la haute époque árpádienne

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169Villages, maisons, monuments architecturaux de la haute époque árpádienne
Les recherches sur les habitats ruraux et les maisons de l’époque árpádienne, en Transylvanie tout comme en Hongrie, n’en sont qu’à leurs débuts. On connaît, en bien des endroits du Sud-Est de la Transylvanie, les continuations de la période árpádienne des villages slaves de l’époque antérieure. A citer la couche supérieure de Kézdipolyán; les cabanes tardives de Sepsiszentgyörgy-Kulakert, Siménfalva-Cserealja; la couche médiane de cabanes au manoir Domonkos d’Alsó-Csernáton, Réty-Suvadástető, Segesvár-Szőlők (ce dernier est peut-être le village Sarold, disparu) et probablement l’habitat de Lemhény, près du Nagy-Szamos. Entre les cabanes semi-enterrées des derniers Slaves et des premiers Hongrois, il n’y avait, au début, guère de différences, à part le fait que les Hongrois de l’époque árpádienne – du fait de leurs traditions orientales – préféraient les fours creusés dans le sol (par exemple à Székelykeresztúr: jardin Gyárfás, Alsócsernáton: manoir Domonkos) aux fours à pierres (à Vermes, Malomfalva, Mezőerked, Bethlenszentmiklós). Au lieu d’un plat, ils utilisaient pour la cuisson des galettes, plutôt une cloche. La mise au jour d’objets hongrois en métal: pointes de flèche, mors, fragments de sabre, ornement de harnais, éperons, monnaies hongroises des XIe et XIIe siècles, ou encore chaudrons en terre cuite et en métal permet de conclure à l’établissement des Hongrois à une date reculée (par exemple à Csákó, Marosgombás, Maroslekence, Baráthely, 2e village). Les maisons elles-mêmes présentent les types courants de l’époque: ce sont des cabanes rustiques à toit en bâtiére qui, sur l’ensemble du territoire du royaume, servaient d’habitat au bas peuple (Székelykeresztúr: jardin Gyárfás, Nagymedesér, Vermes, Bethlenszentmiklós, Csapószentgyörgy, Mezőerked, Malomfalva, Vieux-Kolozsvár, Biharvár, Vieil-Aradvár). A partir du XIIe siècle, les maisons semi-enterrées dans le sol ont toutefois, par endroit, des murs reposant sur des fondements de poutres (Székelykeresztúr, Malomfalva), et c’est également ce que prouve l’apparition des 4-6 pieux soutenant le toit (Csicsókeresztúr, Malomfalva, Csíkszentkirály). Les chaudrons de dimensions différentes, apportés par les Hongrois de la culture est-européenne de Saltovo, étaient des accessoires importants des ménages chez le bas peuple. Dans les villages, on les utilisait sur des âtres en plein air et, dans les campements, ils servaient de chaudière aux pâtres. Les chaudrons se sont répandus, entre le Xe et le XIIIe siècles, dans toutes les régions du bassin des Carpates habitées par des Hongrois. Et uniquement là. Ils n’existaient pas dans les régions habitées par des Slaves.
En ce qui concerne les nombreux fragments de chaudron en terre cuite découverts en Transylvanie, les récentes recherches roumaines et saxonnes les considèrent comme d’origine pétchénègue, en invoquant notamment les chaudrons des Pétchénègues retrouvés en Moldavie et ceux des Bulgares découverts en Dobroudja, et près du Bas-Danube (qui sont eux aussi considérés comme d’origine pétchénègue). En Transylvanie, ils sont censés servir de preuve à la présence massive de Pétchénègues et même, ces derniers temps, de «Romains». Or, il n’y eut jamais d’établissement massif de Pétchénègues dans le bassin des Carpates, et plus particulièrement en Transylvanie où on ne connaît que 6 à 8 villages appelés Besenyő (Pétchénègue), relativement tardifs (XIe-XIIe siècles, dans l’Est et le Sud) sur les 103 qui se trouvent sur l’ensemble du territoire de la Hongrie árpádienne, et les noms mêmes de ces villages réfutent la thèse d’un environnement pétchénègue. De plus, la forme 170et les décorations des chaudrons en terre cuite du bassin des Carpates diffèrent sensiblement de celles des chaudrons de Moldavie, considérés comme leurs modèles et, en réalité, généralement plus récents (leur origine locale et surtout l’idée de les faire remonter à des vases de bronze romains sont insoutenables). Les chaudrons ont été trouvés sur de nombreux sites de Hongrie et de Transylvanie, dans des couches de maisons datées par des objets métalliques hongrois des Xe et XIe siècles, ou ensemble avec des pots de type «Saltovo» hongrois fabriqués au tour (Biharvár, Vieux-Kolozsvár, Vieux-Tordavár, Vieil-Aradvár, Gyulafehérvár, Dobokavár, Maroslekence, Csapószentgyörgy, Malomfalva). A partir du XIe siècle, ils sont datés à l’aide de monnaies hongroises, tandis que, pour la haute époque, ce sont les cimetières qui permettent de dater leurs habitats. Nombre de chaudrons sont ornés de lignes ondulées, ce qui permet de situer leur fabrication aux Xe et XIe siècles. (Vieux-Kolozsvár, Belényesszentmiklós, Segesvár-Szőlők, Bulcs-Kápolnás, etc.) Les nombreux endroits de la Plaine et du comitat d’Arad, où l’on a découvert des chaudrons, désignent l’emplacement de villages hongrois détruits pendant l’invasion des Mongols. Les 180 sites fournissant des chaudrons en Transylvanie et dans l’Est de la Grande Plaine constituent une preuve importante de la présence des Hongrois dans cette région à l’époque árpádienne. Ces chaudrons ne diffèrent guère de ceux qui furent recensés sur le territoire habité par les Hongrois et dont le nombre monte à 500-600.

Fig. 11. Le palais princier de Belényesszentmiklós aux XIe-XIIe siècles 1) Palais princier de Béla et de Géza, 2) palais reconstruit sous le prince Almos et ses ailes ultérieures
En étudiant l’histoire de l’établissement des Hongrois au XIe siècle, il faut également ménager une place aux trésors cachés qui, de surcroît, sont révélateurs du point de vue des événements politiques et des conditions économiques de l’époque. C’est au moment de l’attaque pétchénègue, survenue avant 1030 ou pendant le règne de Pierre (1038-1044), que les perles en argent d’un collier de type Darufalva-Jurkovci furent enfouies sous la terre à Dobokavár. En usage dans les années 1030, ces bijoux d’origine est-européenne se rencontrent dans des trésors datables à l’aide de monnaies. Un autre beau trésor, également constitué de bijoux d’argent est-européens, a dû être enfoui sous la terre dans la région qu’on appellera plus tard «Királyföld» (Königsboden, Terra Regia), au moment de l’attaque ouz-pétchénègue de 1711068. Les bijoux permettent de tirer quelques conclusions quant aux rapports entre la Transylvanie et le monde des Slaves de l’Est. A Alsó-Csernáton, dans le comitat de Háromszék, le propriétaire slave d’une maison incendiée par l’ennemi a caché des monnaies de bronze byzantines accumulées depuis le Xe siècle. Les quatre ensembles déterrés, composés de monnaies de Ladislas Ier retracent fort bien l’itinéraire de la première attaque coumane de 1091, conduite par Kapoltch, à travers la Transylvanie, jusqu’à Biharvár (Torda, Magyarfráta, Dobokaváralja, Biharszentandrás); ils révèlent en même temps que des particuliers possédaient, le cas échéant, une fortune en monnaies assez considérable (120 à 170 monnaies d’argent).
Par ailleurs, «la circulation» des monnaies hongroises – pour tant qu’on puisse la reconstruire d’après les oboles sépulturales – était la même, à partir de l’époque de Saint Etienne, en Hongrie et dans l’Est de la Grande Plaine ou dans le Banat. Dans les centres, déjà fouillés, de la Transylvanie intérieure (Vieux-Hunyad, Vieux-Torda, Vieux-Kolozsvár, Doboka) et dans leurs environs, on se servait couramment des monnaies de Saint Etienne et de Pierre. Le seul endroit où on n’a pas encore signalé de monnaie antérieure à André Ier est Gyulafehérvár – mais cela n’est qu’un fait du hasard car des monnaies de Pierre ont été retrouvées non loin de là, à Lámkerék. Comme relève également du hasard le fait qu’on n’a pas encore trouvé de monnaie de Géza Ier en Transylvanie. En effet, la circulation des monnaies s’est généralisée dès l’époque de Coloman pour l’ensemble du territoire habité par les Hongrois, comme en témoigne le trésor découvert à Homoródszentpál, à l’extrémité est de ce territoire, que son propriétaire avait amassé sous Ladislas Ier, Coloman et, surtout, Béla II, et dut cacher pour une raison inconnue. La répartition des monnaies fournie par les fouilles ne permet donc pas de conclure aux «étapes de la colonisation hongroise». Un tel phénomène peut être relevé dans le seul territoire du futur Háromszék où les monnaies hongroises apparaissent subitement et partout à la fois à partir de l’époque de Géza II.
De récentes recherches ont abouti à la découverte, non loin de Belényesszentmiklós, d’un manoir ducal (curtis du XIe siècle) et de sa chapelle. Le palais, d’une taille considérable, est proche parent du manoir royal-princier de Dömös, près du Danube, en amont de Budapest, une résidence probablement construite pendant le règne des ducs Béla et Géza (futurs rois Béla Ier et Géza Ier). La reconstruction du palais endommagé lors de l’attaque des Coumans, en 1091, eut lieu sous le duc Álmos, époque à laquelle on agrandit également son église. Son histoire et son agrandissement, au XIIIe siècle, se rattachent au nom de la famille Borsa.
Des fouilles, également récentes, effectuées avec compétence ont démontré que les églises centrales lobées qui, du fait de certaines particularités de leur plan, ont été datées, surtout par des historiens de l’art, de l’architecture et des archéologues hongrois, des Xe et XIe siècles (Székelyudvarhely: chapelle de Jésus, Kézdiszentlélek: Perkő) sont en réalité des bâtiments de style archaïsant élevés à un moment tardif du Moyen Age. Compte tenu des données des chartes et des résultats archéologiques, il faut ranger dans ce groupe l’église orthodoxe quadrilobée de Guraszáda, construite vers 1300 (Zad, après 1292), ainsi que l’église circulaire de Vieux-Kolozsvár avec ses six lobes intérieurs, construite au tournant des XIIe et XIIIe siècles (dans ses fondations, on a intégré un chapiteau ainsi que la base d’une colonne jumelée ornée d’un relief du XIIe siècle), et enfin l’église circulaire d’Illyéd, en Krassó que, du côté roumain, on tente de faire remonter au IXe ou au Xe siècles (elle est entourée de tombes du XIIe et du XIIIe siècles).
172Attirées par le romanesque, les recherches ont laissé de côté certaines œuvres authentiques de la haute époque. Ses dimensions, ses particularités de construction et sa forme (elle a ses répliques à Veszprém, Sárospatak, Ducó, Gyulafehérvár!) situent, sans l’ombre d’un doute, aux XIe-XIIe siècles la petite rotonde à abside hémicyclique d’Algyógy construite en partie en briques romaines. Longtemps attribuée sans fondement à une époque beaucoup plus tardive et, de plus, injustement ignorée, cette église circulaire est probablement le plus ancien bâtiment ecclésiastique de la Transylvanie.

 

 

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